« Une sanction scandaleuse »lundi 03 avril 2006 - 16 h 38 - Aurélien CANOT
Après la victoire contre Bordeaux, les Parisiens pensaient enfin passer une semaine paisible. C’était trop beau : le CNE tombant sur le PSG dès ce lundi suite au match contre l’OM. Ou la fin prématurée des espoirs de quiétude pour Rothen.
Jérôme Rothen, comment réagissez-vous à cette décision prise par le CNE à l’encontre du PSG et de l’OM ?Je trouve cela scandaleux dans le sens où nous, joueurs, avons joué le jeu, qu’il soit là question des seize Parisiens ou des seize Marseillais. S’il y avait des sanctions à prendre, je ne pense pas que cela était au niveau comptable qu’il fallait les prendre. Car cela tue un peu l’intérêt du championnat.
Que voulez-vous dire exactement ?Ce n’est peut-être qu’un point, mais cela peut être un point important sur la fin de saison. Sportivement, ce point nous l’avons pris. Nous avons joué le match, Marseille aussi. Pour les deux clubs, cela n’est pas du tout normal de nous sanctionner là-dessus. Ils auraient pu prendre d’autres sanctions qui ne me regardent pas, comme des sanctions disciplinaires ou financières. Mais pas intervenir sur un classement dans un championnat.
Le CNE ne frappe pas souvent, mais apparemment quand il frappe, c’est toujours fort…Oui, mais là je trouve que cela gâche une partie du championnat car sportivement ce point nous l’avons et, je le répète, il peut faire la différence sur la fin de saison.
Percevez-vous la décision encore plus injuste pour le PSG ?
Oui, c’est plus dramatique pour nous dans la mesure où nous n’avons rien demandé. Après, ce n’est pas à moi de juger si la sécurité est bonne ou pas. Apparemment, les autres matchs entre Paris et Marseille s’étaient toujours déroulés comme cela les années précédentes, même s’il y a eu un malheur un jour c’est vrai. Et cela, il fallait en tenir compte. Mais il n’y avait pas plus d’insécurité cette année que les autres années. Tout avait été mis en œuvre du côté de la sécurité et des dirigeants de Paris pour que cela se déroule bien. C’est donc encore plus dur.
« Incroyable que l’on veuille autant de mal à ce club »Pour Marseille, cette sanction n’est pas évidente à accueillir non plus…C’est clair, c’est également très dur pour les Marseillais qui ont pris une décision pas évidente à prendre. Sportivement, ce n’était pas forcément bien de faire venir leur équipe bis. Mais ce point, les jeunes ont su l’arracher. C’est aussi leur retirer ce qu’ils ont fait. Maintenant, étant joueur du PSG, je parle surtout au nom de Paris et je trouve cette sanction scandaleuse. C’est tout.
On a vraiment l’impression que le PSG n’est jamais tranquille, même lorsque cela roule de nouveau sur le terrain…C’est exactement ce que je disais hier (dimanche). Je me demandais ce que l’on allait nous trouver cette semaine. Vu que sportivement nous sommes beaucoup mieux et que l’on peut parler en bien de nous, et bien on préfère parler en mal du côté extra-sportif. C’est quand même incroyable que l’on veuille autant de mal à ce club. Maintenant, nous allons essayer d’encore faire la part des choses et d’arracher le meilleur classement. Même si l’on nous retire encore des points, nous irons les chercher au Parc.
Avant de signer à Paris, pensiez-vous que l’acharnement sur le PSG était aussi important ?A vivre, c’est dur. Quand sportivement, nous donnons en plus raison à nos détracteurs, cela devient pénible. Quand nous sommes beaucoup mieux, comme c’est le cas actuellement, nous essayons de ne pas y penser mais il y a toujours des personnes qui vous le rappellent et ce n’est pas évident. Mais quand vous gagnez, c’est plus facile d’oublier certaines choses. Jusqu’à la fin de l’année, le leitmotiv est donc de gagner pour laisser tous les autres tracas de côté.
Avec en plus le futur rachat du club, vous n’êtes pas au bout de vos peines…Oui, c’est pour ça. Nous nous y attendons. Nous sommes habitués maintenant et nous faisons avec. Depuis un certain temps, nous arrivons à bien gérer tout ça. Nous allons continuer comme ça mais j’aimerais bien que l’on nous laisse tranquille au moins une semaine. Cela ne nous est pas arrivé depuis un bout de temps de passer une semaine paisible.