Scandale du Calcio: Berlusconi repart à l'attaque contre la justice sportive
jeu 13 jui, 17h48
AFP/Alberto Pizzoliagrandir la photo
ROME (AFP) - Le président de l'AC Milan Silvio Berlusconi a lancé une nouvelle offensive jeudi contre la justice sportive dans l'affaire des matches truqués du football italien, en critiquant le procès disciplinaire et en demandant un moratoire sur les sanctions.
"Nous n'accepterons pas des sanctions contre les supporteurs et les équipes, alors que seules des personnes ont fauté", a déclaré à des journalistes M. Berlusconi, cité par l'agence Ansa.
"Je ne parle pas seulement de l'AC Milan, qui n'a été qu'une victime de ce système, mais de tous les supporteurs de la Juventus, de la Fiorentina et de la Lazio (Rome) qui m'écrivent", a ajouté l'ex-chef du gouvernement (2001-2006), âgé de 69 ans.
La justice sportive doit rendre vendredi ou samedi son premier jugement dans le procès disciplinaire des matches truqués, qui menace les quatre équipes de relégation en 2e, voire en 3e division. L'accusation, s'appuyant sur de nombreuses écoutes téléphoniques, estime que les clubs ont obtenu plusieurs fois des arbitres favorables lors de la saison 2004-05.
Mais, selon le président de l'AC Milan, il faut "réécouter toutes les conversations téléphoniques, revoir les témoignages, l'accusation et la défense. Vérifier s'il y a des faits concrets et ne pas arriver à des jugements après des procès trop rapides".
"Pour l'heure, dans l'attente de la clarté définitive, nous pourrions repartir la prochaine saison avec le même championnat et attendre ensuite l'issue des procès", a expliqué l'ancien chef du gouvernement.
Le procès s'est déroulé pendant dix jours dans le stade Olympique de Rome, où les clubs et les 25 personnes accusées ont tous eu l'occasion de se défendre. Les débats se sont terminés vendredi dernier et les cinq magistrats de la Fédération sont, depuis, en délibération pour rendre leur sentence, susceptible d'appel.
Le président de l'AC Milan est déjà intervenu jeudi matin dans un entretien publié par le quotidien sportif de référence La Gazzetta dello Sport, dans lequel il critique également le déroulement du procès.
"Berlusconi? Ce qu'il dit ne m'intéresse pas, je fais un autre métier", a réagi le commissaire extraordinaire de la Fédération, Guido Rossi, entré en fonction à la mi-mai après la démission de Franco Carraro, mis en cause dans le scandale.
"Je ne m'attendais pas à ce que Berlusconi applaudisse une chose que j'ai faite", a ajouté le magistrat à la retraite Francesco Saverio Borrelli, chargé des investigations pour la justice sportive et ancien patron du pool "Mains propres", qui a enquêté au début des années 90 sur la plus grande affaire de corruption politique de l'histoire italienne.
"Même si j'allume une cigarette, il pense que je le fais contre Forza Italia (le parti de Berlusconi) ou l'AC Milan", a-t-il ajouté.