« Comment on gère la carrière de mon fils »
mardi 17 avril 2007 - 08 h 12 - Christian RODAT
CRDiscret, le papa de Samir Nasri évite de s’exprimer dans la presse. Il a fait une exception pour « But! Marseille » et parle de son fils et de la carrière du grand espoir du football français. Abdelhamid Nasri, l’éducation de Samir est quelque chose de très important ?
J’ai essayé de lui donner la meilleure éducation possible. Je dois dire que ma femme y a aussi beaucoup contribué. Vous savez que les garçons sont plus proches de leur maman. Aujourd’hui encore, lorsqu’il est en déplacement, Samir téléphone plus régulièrement à sa mère qu’à moi.
Vous souvenez-vous de son premier match avec l’OM ?C’était en 2004 à Sochaux. Sam’ avait 17 ans et il venait de signer son premier contrat pro. L’OM a perdu deux à zéro mais il avait fait une bonne prestation. J’ai suivi ça devant mon poste de télévision. Nous ne nous attendions pas du tout à cette première.
Comment vivez-vous la progression de Samir ?Je vis ça comme un rêve. C’est quelque chose qui fait plaisir à toute la famille. C’est quelque chose que j’aurais voulu réussir lorsque j’étais jeune pour faire plaisir à tous mes proches. Aujourd’hui, je suis fier de son parcours. Fier mais pas surpris. Depuis son enfance, Samir a démontré de grandes qualités footballistiques. Je sais qu’aujourd’hui il a les qualités requises pour réussir, même s’il doit encore travailler.
Samir a une sœur et deux frères qui sont jumeaux : allez-vous au stade en famille ?Ma femme n’aime pas le football. Elle regarde les matchs à la télévision uniquement parce que Samir joue. Elle a accepté de venir deux fois au Vélodrome : elle a aimé l’ambiance mais elle n’aime pas suffisamment le football pour assister à tous les matchs. Les enfants sont encore jeunes. Sonia a 13 ans et les jumeaux Malik et Walid ont 9 ans. Ils restent à la maison avec leur maman pour voir les rencontres. Mais ils adorent le foot. Les jumeaux jouent en première année poussins.
« Avec sa famille, Sam’ est à l’écart des tentations »
Samir vit chez vous ?Oui mais c’est normal ! Il est encore jeune ! Moi, je trouve ça normal. Il n’a pas encore 20 ans et je ne pense pas qu’un garçon de son âge puisse vivre seul et assurer son quotidien. Nous nous efforçons de le mettre dans les meilleures conditions. Son seul souci, c’est d’être à 100% dans son métier. Puis avec sa famille, Sam’ est à l’écart des tentations et c’est une bonne chose pour lui.
Qu’avez-vous ressenti lorsqu’il a été sélectionné chez les Bleus ?Ca a été un moment merveilleux. On ne s’y attendait vraiment pas. Voir mon fils sélectionné en équipe de France à son âge, je n’aurais jamais osé imaginer ça. C’est plus qu’une fierté. Je ne sais pas comment décrire ce que j’ai ressenti… Nous étions tous les deux à la maison lorsque Raymond Domenech a communiqué la liste. Quand on a vu la
photo de Samir apparaître avec les autres sélectionnés, j’ai eu du mal à dissimuler mon émotion. Nous nous sommes tapés dans la main comme deux bons copains… Et le téléphone n’a plus arrêté de sonner.
Qu’avez-vous ressenti lorsqu’il est apparu sous le maillot de l’équipe de France ?
Lorsqu’il a été sélectionné pour la première, je savais qu’il n’allait pas jouer pour ce match officiel. J’étais chez un copain avec ma fille et Mourad, le frère de ma femme. Pourtant, lorsque je l’ai vu s’échauffer, je me suis mis à y croire mais lorsque la France a ouvert le score, j’ai compris que Sam’ ne rentrerait pas… Par contre, j’espérais fortement que le sélectionneur lui fasse confiance pour le match suivant au Stade de France. Ce jour-là, en voyant la composition de l’équipe, j’ai vu que mon fils allait faire ses grands débuts avec les Bleus. J’étais vraiment très ému.
Comment réagissez-vous lorsqu’on le compare à Zidane ?
Zidane, c’est Zidane, il n’y en a qu’un et il n’y en aura qu’un. Samir Nasri fera son parcours avec son nom. Je pense qu’aucun joueur ne pourra jamais rivaliser avec Zidane.
Samir vient de changer d’agent et vous avez pris le même que Zidane. Pourquoi ?Ça me fait plaisir que vous me posiez cette question. J’ai lu que les frères de Zidane nous avaient conseillés de prendre pour agent M.Migliaccio. C’est faux. Je ne comprends pas que des gens puissent dire ça. Ce qui est vrai, c’est qu’avec Samir, nous venons de nous engager avec cet agent mais c’est parce que nous l’avons décidé. Nous estimons qu’il est le mieux placé pour nous aider à bâtir l’avenir sportif de Sam’.
« Nous savons que le plus difficile commence aujourd’hui »
Qui gère l’image de Samir ?
Nous avons créé une société dans laquelle je suis employé. Depuis quelque temps, Samir était sollicité et nous avons pensé qu’il était temps de gérer son image. Pour l’instant, nous nous consacrons avant tout au football mais nous avons remarqué que de nombreuses personnes essayaient de tirer profit de la carrière de Sam’, d’utiliser son image. C’est pour cela que nous voulons faire attention que son image et son nom ne soient pas utilisés sans notre accord.
Samir va-t-il rester à l’OM ?Samir est sous contrat jusqu’en 2009 et si tout est réuni, il n’y a aucune raison qu’il parte. Si toutes les conditions sont réunies pour qu’il puisse progresser ici, il n’y a aucune raison qu’il aille voir ailleurs. L’OM est déjà un grand club.
Comment envisagez-vous la suite de la carrière de Samir ?Avec Samir, nous savons que le plus difficile commence aujourd’hui. Rien n’est acquis. Nous allons être encore plus observés. Il faut continuer à travailler sur le terrain et pour bien gérer sa carrière. Sam va avoir 20 ans le 26 juin, il a la vie devant lui.
Quel garçon est Samir ?
C’est vraiment un gentil garçon. Il est trop facile à vivre ! Si j’avais un petit reproche à lui faire, c’est d’être trop réservé (ndlr : C’est peut-être de famille). Certains pensent parfois qu’il est fier mais Samir est surtout timide.