Affaire Ben Arfa : 22h25, l'heure du clashNouveau rebondissement : Lyon refuse de transférer le joueur à l'OM Lyon a mis le feu aux poudres. À vouloir toujours avoir raison, à refuser tout consensus et toute souplesse dans son discours, il a déclenché un clash retentissant. En pondant un communiqué sur son site officiel, hier à 22h25, le club septuple champion de France a créé les conditions d’une tension extrême avec l’OM sur le transfert de Hatem Ben Arfa.
Car Lyon a retourné sa veste et contredit les propos tenus jeudi et vendredi. Il y a moins de 48 heures, les dirigeants lyonnais ont affirmé à "La Provence" qu’il n’existait aucun problème entre les deux clubs. Seul subsistait un différend entre Lyon et Hatem Ben Arfa. Sur deux points, le contenu du communiqué du club affirme le contraire.
- "Aucun accord contractuel n’a été signé par les deux clubs pour le transfert d’Hatem Ben Arfa."
- "L’OM n’a pu fournir les garanties financières demandées dans le cadre de cet éventuel transfert."
Ce revirement de situation est intervenu quelques heures après le retour de Jean-Michel Aulas, en déplacement vendredi à Milan pour ses affaires. Le président lyonnais doit gérer en interne un mécontentement et la gronde des supporters de l’OL, ne comprenant pas le départ d’une valeur sûre vers un club rival. Il doit encore sauver les apparences pour asseoir sa légitimité de patron du football français. Que dit encore le communiqué ?
"L’Olympique Lyonnais informe que l’éventualité du transfert d’Hatem Ben Arfa à l’Olympique Lyonnais n’a pu finalement se concrétiser, aucun élément conforme aux demandes de l’OL n’étant intervenu aujourd’hui (ndlr : lire samedi), rendant impossible tout enregistrement postal à destination de la LFP, avant le 30 juin, date butoir signifiée lors des négociations." Lyon demande donc à Hatem Ben Arfa de se présenter demain à 15h à la reprise de l’entraînement. L’OM attend le joueur mardi matin, à 9h, date du début de son contrat.
Hier dans la soirée, plusieurs textos virulents ont semble-t-il été échangés entre Pape Diouf et Jean-Michel Aulas. L’OM ne comprend pas. La tension est palpable. Selon nos informations, la totalité des pièces a été fournie par l’OM à la LFP pour que le transfert puisse être entériné avant le 30 juin par la LFP, comme Lyon l’avait exigé. L’OL souhaitait enregistrer l’écriture comptable sur son exercice 2007-2008 et avait émis comme seule condition cette date butoir. L’OM a obtempéré en envoyant les pièces nécessaires le vendredi 27, soit trois jours avant.
Hier après-midi, Pape Diouf a proposé d’assouplir la situation, en suggérant à Lyon un aménagement. Frédéric Thiriez s’est posé en médiateur pour éviter que les deux clubs les plus médiatiques de France s’entre-déchirent. Avec l’affaire des minots au Parc des Princes, il y a deux saisons, le président de la LFP garde en mémoire la capacité de l’OM à soulever des montagnes quand il se sent trahi.
Le communiqué de L’OL montre que Jean-Michel Aulas n’entend pas se laisser dicter quoi que ce soit, au risque d’affaiblir son image de président intransigeant. D’une certaine manière, il refuse la négociation et la main tendue de Frédéric Thiriez.
Du côté de l’OM, on assure que des courriers attestant de l’accord de l’OL sont en sa possession. D’autres sources témoignent que des textos de Jean-Michel Aulas abondent dans le même sens. L’OM pourrait les faire constater par huissier dans les prochaines heures. La réunion, demain, de la commission juridique de la LFP, dirigée par l’avocat lyonnais, Me André Soulier, s’annonce tendue. L’impartialité y sera indispensable.
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Réaction de Pape Diouf"Les arguments utilisés par Lyon sont misérables"
Joint par "La Provence" à 23h09, Pape Diouf était, hier, courroucé. Au bout du téléphone, la voix tremble, on sent l’énervement poindre au bout de chaque phrase. Le président est ulcéré et ne mâche pas ses mots.
"J’ai pris connaissance avec stupeur du communiqué de l’OL. Les arguments utilisés pour revenir sur un engagement dûment pris avec l’OM sont misérables. Ils illustrent la manière dont la morale est interprétée par le président de Lyon. Je constate aussi que l’OL connaît les mêmes problèmes avec l’Atletico Madrid pour le transfert de Grégory Coupet.
"Dans cette affaire, nous restons en phase avec nous-mêmes et continuons d’affirmer qu’un accord a été définitivement scellé entre l’OL et l’OM. Jean-Michel Aulas est victime d’une incompétence interne ayant accepté le transfert de Ben Arfa et a le sentiment d’être floué. Qualifié de piètre négociateur par d’autres, il ne sait plus comment se sortir de ce qui lui apparaît comme un guêpier.
"Quand il parle de garanties financières que nous n’aurions pas données, dans des formes désobligeantes pour l’OM, il suffit de s’adresser au président de la LFP, Frédéric Thiriez, pour savoir où se situe la vérité. En tout état de cause, j’ai justement et longuement évoqué cette affaire avec M. Frédéric Thiriez et Me André Soulier, le président de la commission juridique de la LFP, pas plus tard qu’aujourd’hui (ndlr : lire hier). Ils avaient tous les deux proposé leur médiation pour résoudre le problème."
Pape Diouf revient encore sur l’un des nœuds de l’affaire, un litige étranger à l’OM : "Le problème entre Lyon et Hatem Ben Arfa ne nous concerne pas et ne nous a jamais concernés. Il est exclusivement dû à un manquement flagrant des services administratifs de Jean-Michel Aulas qui ne se sont certainement pas rendus compte du contenu réel du contrat de Ben Arfa."
Quant à la suite à donner à cette affaire, le président olympien attend : "Il reviendra à la LFP et à sa commission juridique de trancher le litige et de situer les responsabilités. Nous allons nous réunir avec le joueur pour l’écouter. Mais, contractuellement, il sera salarié de l’OM à partir du 1er juillet et de ce fait, nous l’attendons à l’entraînement dès mardi matin."