Foot - ALG - Bougherra, so british ! Méconnu en France, mais suivi de près ces derniers temps par l'OM, l'Algérien Madjid Bougherra s'est fait un nom en Angleterre d'abord, en Ecosse ensuite.Madjid Bougherra est un homme habitué aux décisions rapides. Au mois d'août dernier, il n'avait eu qu'une seule journée pour faire son choix entre West Bromwich Albion et les Glasgow Rangers. Entre un promu en Premier League sans doute appelé à jouer le maintien dans le très spectaculaire championnat anglais et le mythique club protestant de Glasgow qui survole la faiblarde ligue écossaise avec le Celtic, Bougherra a opté pour les Rangers. «
J'étais sous contrat avec Charlton, qui venait d'être relégué en Championship. Le club avait besoin d'argent et moi, je n'avais guère envie de rejouer à ce niveau. En janvier 2007, alors que j'étais à Sheffield Wednesday, je n'avais eu que 24 heures pour me décider entre Everton et Charlton. » Attiré par la perspective de jouer la Ligue des Champions, Bougherra quitte le fog londonien pour les brumes écossaises. Quelques jours après son arrivée, les Rangers sont lamentablement sortis au second tour qualificatif par les Lituaniens de Kaunas (0-0 1-2). Bougherra n'est pas sur le terrain. Et il ne verra pas l'Europe...
A 26 ans, il se dit qu'il a encore le temps. Il y a encore deux ans, personne ne le connaissait vraiment. A part les suiveurs de la Ligue 2, qui avaient remarqué ce joueur massif (1,90 m, 86 kg) et pas vilain techniquement au coeur de la défense de Gueugnon. Né à Dijon, où il s'est fait remettre lundi la Médaille d'honeur de la vlle par le sénateur-maire François Rebsamen, Bougherra n'a pourtant évolué que dans des clubs amateurs de la périphérie de la capitale bourguignonne. D'abord à la Fontaine d'Ouche, le quartier de la capitale bourguignonne où il a grandi, à Quétigny et enfin à Longvic (Division d'Honneur). «
Gueugnon m'a repéré là-bas. A Dijon comme dans pas mal de clubs en France, on ne s'intéresse pas assez aux jeunes des quartiers. C'est dommage. » Pendant que dans sa ville natale, beaucoup continuent encore à se demander comment le DFCO a pu passer à côté de lui, Gueugnon lui sert de tremplin. Il y devient titulaire en L2 et accessoirement international algérien, en juin 2004. «
C'est en 2006 que j'ai rejoint l'Angleterre, à Crewe Alexandra. D'abord sous forme de prêt, puis pour un transfert définitif. Après, j'ai signé à Sheffeld Wednesday, puis à Charlton. »
«Pas de contact avec l'OM »Au Royaume-Uni, Bougherra à trouvé le terrain d'expression qui lui convient le mieux. Sur les terrains de la Perfide Albion, le calcul est moins prégnant, la tactique moins envahissante, la notion de spectacle plus obsédante. «
C'est plus spontané. Ici, on joue pour marquer. » Et chez les British, le quotidien du footballeur n'est pas aussi codifié qu'en France, où presque tous les entraîneurs se sentent obligés d'institutionnaliser les mises au vert pour rassurer leurs présidents. «
On nous fait confiance. Les mises au vert, sont rares. Avant le coup d'envoi, on écoute de la musique dans le vestiaire. C'est plus relax qu'en France... »
Aux Rangers, où l'effectif est autant cosmopolite que pléthorique, Bougherra s'est imposé sans forcer. «
En défense centrale, il n'y a pas trop de concurrence, contrairement aux autres secteurs. Nous produisons un jeu assez technique, avec un mec comme Mendes. » Acheté 3 millions d'euros et sous contrat jusqu'en juin 2012, l'international algérien a attiré l'attention de Marseille, qui envisage sérieusement de renforcer sa défense cyclothymique cet hiver. «
Moi, je n'ai pas eu de contact direct avec l'OM. Je suis flatté que ce club puisse s'intéresser à moi, mais à ce jour, il n'y a rien de concret. On verra en janvier. Et je suis bien aux Rangers... »