Ribéry, naissance d'un phénomènelun 25 déc, 16h03
AFP/Valery Hache
agrandir la photo MARSEILLE (AFP) - Le phénomène a pris naissance en fin d'été 2005 pour se transformer progressivement en quasi-idolâtrie: à 23 ans, le tourbillonnant milieu offensif de
Marseille, Franck Ribéry, est devenu vedette mondiale de la planète foot, malgré une baisse de régime physique cet automne.
Pourtant, jusqu'en juin 2004, le Nordiste végétait en National... Six mois à
Metz (L1), puis six mois à Galatasaray (1re div. turque) avaient bien attiré l'attention sur ce formidable potentiel, mais c'est à
Marseille, incomparable machine médiatique, qu'il commence à crever l'écran dès son arrivée à l'été 2005.
Au gré des matches européens et d'un début de championnat où il surnage dans un effectif à la dérive, Ribéry s'attire rapidement la sympathie du Vélodrome. Ce petit bonhomme (1,70 m) balafré, séquelle d'un terrible accident de voiture, séduit vite les virages toujours orphelins de
Didier Drogba, parti flamber à
Chelsea (1re div. anglaise).
Une capacité d'accélération hors norme, des dribbles de Brésilien, un sens de la passe aigu et, surtout, l'impression que cette machine jamais ne s'arrête: Ribéry est un artiste du ballon, comme le public marseillais les adule. "Je crois qu'il n'a pas de rate!", dira d'ailleurs le coach Jean Fernandez (qui l'a propulsé en L1 à
Metz) au sujet de ce phénomène.
Passeur décisif (5), marqueur (6 buts), ne rechignant pas à défendre et capable de faire la différence à lui tout seul en fin de match, à l'heure où ses adversaires baissent le rideau, Ribéry se construit rapidement un statut de leader à l'
OM. Très vite, le débat s'ouvre: ira-t-il en équipe de
France? "Il en a le potentiel", estime Fernandez dès l'automne 2005, corroborant le "buzz" médiatique sur le sujet.
Auteur fin novembre 2005 d'un match splendide avec les Espoirs contre l'Angleterre, Ribéry finit par convaincre le sélectionneur Raymond Domenech, à l'issue d'une saison qu'il termine en trombe. Le 14 mai 2006, il figure ainsi dans la liste des 23 pour le Mondial. Le 27, il entre -- et brille -- en fin de partie face au Mexique en amical. A Stuttgart, contre la Suisse, il est titulaire. Il le sera jusqu'à la finale, à l'exception du match contre la Corée du Sud.
Les éloges pleuvent, de Zidane ("il marquera les esprits chaque fois qu'il sera sur un terrain") à Kopa ("il rend les autres meilleurs"). Sa popularité grandit: il prend la 6e place des sportifs préférés des Français dans un classement de l'Equipe magazine du 22 juillet, puis fait son entrée aux Guignols de Canal Plus.
Ses performances, bien sûr, attisent l'appétit des plus grands clubs (
Arsenal, Bayern Munich,
Lyon). Le 4 août, sur TF1, il dit son envie de changer d'air et de disputer la Ligue des champions, alors qu'il est sous contrat avec l'
OM jusqu'en 2010. S'en suit une interminable confrontation verbale entre son agent Bruno Heiderscheid et le président de l'OM Pape Diouf. "Je suis Marseillais", clamera-t-il finalement le 10 août, salaire rehaussé à l'appui. Mais après un bon début de saison, le poumon s'époumonne. Et Ribéry ne peut enrayer la mauvaise série de l'OM (5 défaites de rang sur octobre-novembre). En fait, la vedette est en surrégime physique. Diagnostic mi-novembre: pubalgie. Remède: du repos. Retour prévu: sans doute en janvier. Avec Djibril Cissé comme complice d'attaque. Le Vélodrome en jubile d'avance.