L’hommage de Franck Ribéry à Zinédine Zidane02/09/06 - Publication
Alors que la France débutait ce samedi les éliminatoires de l’Euro 2008, la première biographie complète de Zinédine Zidane trône en bonne place dans toutes les librairies. Franck Ribéry en a signé la préface. Voici son hommage à celui qu’il appelle son « grand frère du Mondial 2006»
PREFACE DE FRANCK RIBERY« Jouer avec Zidane ? C’était ce que je faisais tous les jours quand j’étais adolescent. Je jouais avec lui… mais pas pour de vrai ; juste avec mes copains. Parfois je me prenais même pour lui, le joueur qui avait fait gagner la France en coupe du Monde. Un génie !
Le 12 juillet 1998, quand il a marqué ses deux buts en finale contre le Brésil, j’étais à Boulogne sur Mer. Après, avec mes potes, on est descendu faire la fête dans la rue. Comme tout le monde, je criais : « Allez, la France ! Allez Zizou ! ». J’avais 15 ans et je n’imaginais pas, mais alors pas du tout, que huit ans plus tard je serais à côté de lui à Berlin pour le coup d’envoi de France-Italie.
Car, voilà, je viens de vivre une sorte de rêve. J’ai disputé une finale de coupe du Monde, avec lui. Et même grâce à lui, d’une certaine façon. Comme un grand frère, il m’a donné des conseils pendant tout le Mondial. Il m’a aidé, encouragé. Il m’a mis à l’aise. « Continue comme ça, joue ton jeu, ne te prends pas la tête », me disait-il. Et je crois que le résultat, sur le terrain, a été visible : il existait une complicité entre nous. Je l’avais même remplacé, lors de ma deuxième sélection contre le Danemark… Quel honneur ! Et quelle responsabilité ! Zidane est impressionnant. En plus, c’est quelqu’un que j’ai toujours admiré.
Après son but contre l’Espagne en huitième de finale, je lui ai sauté dans les bras. J’étais content pour lui, pour sa femme et ses enfants, et pour toute sa famille qui vivait ses derniers matches, alors que la mienne assistait à mes premiers grands matches en bleu. Jouer avec lui, c’était extraordinaire. Contre le Brésil, par exemple, j’étais à côté de lui sur le terrain. C’était énorme. Bien plus impressionnant qu’à la télévision. Bien sûr, moi le premier, on aurait tous aimé qu’il connaisse une autre fin de carrière. Qu’il brandisse la coupe une nouvelle fois.
J’espère que je connaîtrai une carrière comme celle de Zizou. Mais, quoiqu’il m’arrive, j’aurai déjà eu le privilège de jouer avec lui… pour de vrai.
Pour moi, comme pour le public, il ne reste aujourd’hui que des souvenirs. Mais les beaux souvenirs font vivre aussi. Et ceux qu’aura laissés Zinédine Zidane sont immenses.
Si un jour comme lui, je remporte la coupe du Monde, c’est à lui que je penserai en brandissant le plus beau des trophées. Lui, mon grand frère du Mondial 2006 »