par DD Lun 14 Mai - 20:26
Hasek seul au monde
Par Yannick VELY
De Football.fr
le 14/05/2007
Ivan Hasek sera-t-il remplacé par Laurent Roussey à l'issue de la saison? Il y a quelque chose de pourri au Royaume des Verts. Comme Frédéric Antonetti en juin 2004, puis Elie Baup fin 2006, Ivan Hasek, l'entraîneur tchèque de Saint-Etienne, pourrait perdre sa place à l'issue de la présente saison, malgré un bilan sportif tout à fait convenable. Son remplaçant serait déjà trouvé, puisqu'il s'agit de son adjoint, l'ancien joueur des Verts, Laurent Roussey. Les langues de l'entourage du premier se délient alors que le second nie farouchement être impliqué dans des manoeuvres en coulisse. Ambiance, ambiance...
Décidément, l'ASSE n'est pas un club comme les autres. Alors que dans les autres clubs de Ligue 1 concernés par une qualification en Coupe d'Europe - Saint-Etienne est 8e à quatre points de Rennes, 6e - l'heure est à l'union sacrée, les Verts se déchirent en famille, réglant leurs comptes comme aux plus belles heures de la présidence d'Alain Bompard. La cible est toujours la même, l'entraîneur en place, poste convoité par tous les anciens de la maison verte. Après Frédéric Antonetti lâché en juin 2004 malgré l'accession en Ligue 1, après Elie Baup, non conservé malgré des résultats satisfaisants lors de ses deux saisons passés sur le banc stéphanois, c'est au tour d'Ivan Hasek de se retrouver dans l'oeil du cyclone.
L'agent de Hasek se mouille
"Il (Hasek) voulait Moravcik comme adjoint, on lui a imposé Laurent Roussey. C'est un mec qui a les dents qui traînent par terre, qui a tout fait pour lui savonner la planche, voire la coupe. Dire qu'ils ne s'entendent pas aujourd'hui est un doux euphémisme", a expliqué Bruno Satin, l'agent du technicien stéphanois, sur l'antenne de RMC. Une déclaration d'une rare violence qui n'a pas surpris le peuple vert, au courant des turpitudes qui secouent depuis de longues années les coulisses du club forezien. Peu de clubs français peuvent en effet se targuer de connaître d'aussi fréquents soubresauts dans l'arrière boutique. Ivan Hasek, pourtant auréolé d'un beau bilan à deux journées de la fin - 8e du classement avec la 2e meilleure attaque du championnat -, est clairement sur un siège éjectable.
Il est vrai qu'il n'était pas vraiment le premier choix de la co-direction du club (encore une incohérence) divisée sur le choix du successeur d'Elie Baup. Bernard Caïazzo voulait Luis Fernandez, un proche de longue date, Roland Romeyer préférait Alain Perrin. Pour ne pas trancher, ils ont choisi Ivan Hasek. Les premiers résultats lui ont donné raison. Malgré le scepticisme d'une partie des supporters, le Tchèque parvenait à mettre en place une équipe compétitive, avec pour fer de lance l'attaquant Frédéric Piquionne et quelques vraies réussites du point de vue du recrutement, comme la venue de son compatriote Marek Heinz.
Depuis, les Verts sont entrés dans le rang en championnat, affaiblis par un mercato d'hiver incompréhensif avec le départ de l'Antillais, seulement remplacé par le prêt de Matt Moussilou. Ivan Hasek n'a pas souhaité confirmé ou infirmé les propos de son agent mais les sous-entendus de sa déclaration paraissent clairs. "Mais je ne peux interdire aux gens de parler. Est-ce que ce qu'il a dit est vrai ? Je ne peux pas confirmer. Moi je veux juste me concentrer sur la fin de saison", a-t-il expliqué. Le décodeur n'est pas nécessaire. Il va partir.
Roussey en embuscade
Bien sûr, après un tel pavé dans la mare, l'heure est au démenti. Ancien attaquant du club, acteur illustre du dernier championnat remporté par les Verts en 1981, Laurent Roussey a une vraie légitimité à faire valoir, surtout qu'il possède ses diplômes d'entraîneur et a beaucoup manqué à Claude Puel cette saison pour gérer les aléas de la vie du groupe lillois. Sans surprise, le numéro 2 du banc stéphanois a réfuté l'hypothèse d'un putsch. "Lorsque j'ai rejoint l'ASSE à l'intersaison 2006, j'ai fait ce choix en qualité d'entraîneur-adjoint en toute connaissance de cause. Je suis par conséquent à la fois surpris et choqué que l'on me prête la volonté de nuire à la position d'Ivan Hasek en particulier, et aux desseins du club en général", a-t-il affirmé dans un communiqué. Ce discours politiquement correct ne trompe personne.
Dans le Progrès, Zoumana Camara, le stoppeur de l'AS Saint-Etienne, avait déjà annoncé la couleur après le match face à Lorient qui avait vu la mise en place d'un surprenant turnover avec notamment le remplacement de Jérémie Janot - irréprochable pourtant - par Jordy Viviani. "C'était un choix du club de faire tourner. Nous l'avons appris dès le début de la semaine dernière", expliquait alors l'international tricolore. Que reprochait-on alors au portier des Verts ? Peut-être d'avoir admis que son club était à sa place en championnat alors que les deux co-présidents souhaitaient encore récemment concurrencer l'ogre lyonnais ou du moins s'offrir l'Europe.
Le pire c'est que malgré le règlement de compte à OK Forez, l'ASSE peut encore obtenir le sésame, à condition de réaliser un sans faute lors des deux dernières rencontres de championnat. Samedi prochain, les Verts accueilleront l'Olympique de Marseille dans un Chaudron sans doute en ébullition. Les deux équipes se sont déjà affrontées cette saison à Geoffroy-Guichard, pour une victoire 4-1 en Coupe de la Ligue avec une véritable leçon tactique administrée par Ivan Hasek. Depuis le vent a tourné et le Tchèque n'est plus en odeur de sainteté...
Football.fr
Quand je vous dis que c'est la merde la-bas!!!