par Ouin² Jeu 26 Avr - 10:23
Un petit Berlusconi français
"Si on lit les discours de Sarkozy, on s'apercevra que de nombreux points sont tirés de mes livres", se vante Silvio Berlusconi, l'ancien président du Conseil magouilleur, véreux et allié à l'extrême droite italienne, dans une interview accordée à la chaîne RAI 2. "Si c’est Sarkozy qui gagne, sa présidence s’unira à celle d’Angela Merkel pour faire une Europe plus occidentale et plus atlantique", se réjouit d'avance Sua Emittenza, ajoutant : "naturellement nous sommes des supporters de Sarkozy". Plus atlantique, on voit bien, c'est la fameuse "Bush Cie" prônée désormais par Eric Besson-le-félon. Mais plus occidentale ? Moins arabe, moins africaine, c'est cela ? Le rapprochement Berlusconi - Sarkozy, outre leur désir convergent de chasser les étrangers, leur populisme et leur démagogie, repose sur plusieurs autres points communs.
Mais de quelque côté que l'on se tourne, c'est il cavaliere qui apparaît comme le maître et le candidat UMP comme un élève appliqué, certes, mais qui peut encore mieux faire ! Ainsi avec les médias : quand le leader de la droite française se contente d'être l'ami intime des patrons des grands groupes de presse et de l'audiovisuel, Berlusconi en possède directement les principaux. En matière d'affairisme, la piteuse prise illégale d'intérêt de l'île de la Jatte fait pâle figure face aux trois condamnations à des peines de prison pour falsification de bilan, corruption de magistrats et financement illicite de parti politique de l'escroc italien, sauvé par la prescription grâce aux manoeuvres de ses avocats.
Remarquez, sur ce coup-là, l'ancien maire de Neuilly fait dans l'efficacité : son affaire n'est même pas en justice, une plainte ayant été jugée irrecevable. Mais il est en tout cas une caractéristique que possèdent en commun nos deux ultra droitiers avec une égale intensité : leur faculté à péter les plombs et à insulter les journalistes, pour peu que ces derniers s'avisent de faire leur métier plutôt que de servir complaisamment la soupe. "Cette chaîne est une machine de guerre !", vocifère Berlusconi, avant de se lever et de carrément quitter le studio de télévision, en pleine campagne électorale, furieux que la journaliste aborde les sujets qui fâchent. "J'ai déjà vu des reportages malhonnêtes, mais de cette nature, c'est assez rare... Je vous félicite !", lance un Sarkozy blême à la présentatrice de France 3, ulcéré que le sujet en question rappelle le fiasco sarkoziste des passeports numériques, sa tentative d'accorder le marché de leur fabrication au secteur privé et la décision du Conseil d'Etat la jugeant illégale. Sans même parler de sa menace de virer la direction de France 3, coupable de ne pas être venue l'accueillir... Il y a décidément du Berlusconi en Sarko. Déjà que l'on surnommait le candidat UMP Ronald Margaret Sarkozy, il faudrait donc aussi ajouter Silvio...
Royal est soutenue par Prodi et Zapatero. Sarkozy par Berlusconi. Qu'il ne compte pas trop sur Merkel pour faire poids, après ses propos renouvelés sur la solution finale renvoyant l'Allemagne à sa responsabilité collective dans la shoah : quel fin diplomate décidément ! Et quels soutiens que les Doc Gyneco, Johnny Hallyday, Pascal Sevran, Eric Besson, Bernard Tapie... On nous l'annonce futur président ? Faisons mentir les sondages.
PS : signalons aussi que Nicolas Sarkozy est à tu et à toi avec Gianfranco Fini, leader du parti post-fasciste Alliance Nationale reconverti à la "nouvelle droite", principal allié de Berlusconi, qui a signé la préface de l'édition italienne de son livre Témoignage.
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