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Emon : « Le mot d’ordre sera le jeu, rien que le jeu »
30/08/2006
Pas de blessés ?
Non. Seul Valbuena est revenu pour débuter sa rééducation. Ça fait plaisir de le voir.
On en est loin, mais tu peux parler de Paris ?
Bien sûr.
C’est un match particulier ?
Les joueurs sont bien conscients que c’est un match particulier avec tout ce qui s’est passé.
Mais il va falloir faire abstraction parce que c’est l’équipe qui sera la plus calme, la plus sereine et il est possible qu’en jouant bien, on gagne. Donc c’est le message qu’on va faire passer, surtout à partir de la semaine prochaine lorsque tous les internationaux seront rentrés. Il faut aborder ce match avec beaucoup de confiance, ça c’est sûr, mais avec beaucoup de lucidité aussi et du caractère parce qu’il va en falloir.
Le fait d’être premier, ça change ton discours ?
Ça aurait été le premier match du championnat, j’aurais eu le même discours. Il y a eu la finale de la coupe de France l’année dernière, beaucoup de choses se sont passées, maintenant il faut enlever tout ça au niveau de ce match. Ce n’est que la 5e journée, c’est un début de septembre très difficile c’est vrai mais ce n’est que la 5e journée, c’est à Paris c’est vrai, mais on va faire du mieux possible. Surtout dans le jeu. Je pense que le mot d’ordre, ça sera le jeu, rien que le jeu, et c’est par le jeu qu’il faut passer.
Quand on est entraîneur à l’OM, dès le début de la saison, on regarde la date de ce match ?
Non. Je savais que c’était début septembre. C’est tout. C’est surtout les premières journées qui sont importantes. Ce qui est sûr, c’est que là on a Paris, le match de coupe d’Europe, et Bordeaux derrière. Là on regarde la semaine très, très chargée de l’OM.
Pour les supporteurs, ce match est important ?
Oui. C’est certain. Mais pour nous aussi. Les joueurs lorsqu’ils sont au stade Vélodrome et qu’ils entendent 60.000 personnes, je pense qu’ils ont autant de pression que ce qu’on aura contre le PSG. C’est pour ça qu’il faut enlever le côté particulier de ce match parce qu’il n’y aura rien de particulier. Les deux clubs sont sereins donc à nous de faire le meilleur match possible.
Ce qui s’est passé la saison dernière est oublié ?
La page est complètement tournée oui.
Quel souvenir tu gardes de ce match ?
Super, super parce qu’on était stressés aussi. On avait pas mal de pression avec les jeunes. Au départ, on ne sait pas ce qui va arriver, ce que le match va donner et de voir ces jeunes si heureux, si content ça a fait énormément plaisir, ça a donné une bonne dose de bonne humeur dans le train. On a pas mal rigolé, c’était bien.
Le groupe de l’année dernière on l’avait fait dans l’urgence, on ne s’était pas posé de question, là c’est différent par rapport à ce que vivent les deux clubs actuellement. Mais je dis chaque match à une pression, une saveur particulière, celui-là a une saveur particulière, mais le match reste le même.
C’est l’affiche de la rivalité ?
Personnellement il n’y a aucune rivalité. Les joueurs non plus. Ils savent que c’est un match plein qui les attend, un match dur, un match d’hommes, mais c’est toujours pareil. C’est banal ce que je dis mais je ne vais pas vous dire qu’on va rentrer avec un pistolet dans la poche. C’est un match de football et nous notre intérêt, c’est de le gagner. Ça c’est le plus important.
Cette année, l’équipe peut gagner en faisant du jeu ?
Oui en essayant de proposer du jeu parce que contre Le Mans, ils nous ont empêchés de faire du jeu. C’est eux qui ont bien joué. Il se peut aussi que Paris joue mieux que nous. À nous d’être réalistes au niveau des occasions, au niveau du jeu, le réalisme du jeu existe. Le match, on ne sait pas comment il de déroulera, comment l’évolution tactique ou l’évolution de la qualité de jeu va se faire mais tant pis, c’est aussi le réalisme qui est important en football.
Ton message est de faire un match exemplaire ?
J’espère. C’est plus qu’un mot d’ordre. Un match se débute à onze et se termine à onze même sur des matchs importants comme ça, c’est dans ces critères-là qu’on peut faire un résultat. Ce n’est pas en s’emportant ou en criant après l’arbitre ou les joueurs qu’on va améliorer notre qualité de jeu. Non, nous c’est notre lucidité qui va faire le nécessaire.
Paris va être très motivé ?
Nous on a 37 adversaires qui veulent nous battre. Trente-sept. Les équipes qui sont en bas veulent se relancer contre nous, les équipes qui sont en haut veulent nous battre parce ça élimine un concurrent. Nous on a 37 duels de qualité à faire. Il n’y a pas de souci à avoir là-dessus.
Trop parler de ce match peut nuire ?
Je te le dirai après, mais je réponds à ta question. On est mercredi aujourd’hui, depuis dimanche soir on parle de ce match donc on en aurait parlé pendant 15 jours là. Les joueurs, je ne pense pas qu’ils en parlent, Cesar avec son pays, Lorick avec son pays, Franck avec l’équipe de France, je pense qu’ils ne parlent pas de ça. Nous on en parle peu non plus. Hier en vidéo, on a regardé l’équipe tchèque, pas l’équipe de Paris. Ce n’est pas parce qu’on ne s’y intéresse pas, mais parce qu’on les connaît, on ne peut mieux. Donc les joueurs ne sont pas là, c’est peut-être mieux comme ça, on en parle moins entre nous, ça ne sera pas notre sujet de conversation pendant 15 jours en espérant qu’on ne fasse pas le match avant de l’avoir joué.
Le travail ?
On fait du travail individualisé. Aujourd’hui c’est plus collectif, demain ça sera un peu plus individuel pour les joueurs qui restent et qui ont besoin de travailler, parce qu’on arrive plus ou moins à une baisse de régime physique, il faut relancer un petit peu la machine physique, donc on va travailler physiquement.
Toutes ces absences sont un handicap ?
On aurait eu à préparer PSG avec tout le groupe, ça aurait été terrible. Je pense que ça aurait été très, très dur à vivre. Là on va le préparer en deux ou trois jours, on verra après.
Le fait d’être premier ?
Je suis content pour les joueurs parce qu’ils ont fait beaucoup d’effort, je les entends parler entre eux, c’est très positif. Ils sont ambitieux. Je suis content aussi pour les supporteurs, parce que les supporteurs sont toujours là, ils étaient 60.000 dimanche. Je suis content pour le club, pour le Président Pape Diouf, pour José Anigo qui se sont battus pour garder l’effectif en place. On sait ce que peut nous apporter Franck Ribéry, le club s’est battu pour ça. Tout ces gens-là sont récompensés pour ce mois d’août. Après on verra, mais pour ce mois d’août, ils sont récompensés.
Quelque chose te manque. Tu vas faire travailler quelque chose de particulier ?
C’est possible, mais ça reste personnel. L’équipe est fébrile, on peut dire qu’on est sur la corde raide à chaque match. Contre le Mans, il y a eu quelques petites fébrilités, contre Berne on aurait pu se faire éliminer aussi. Tout ça tient à peu de chose. Il faut toujours avoir la possibilité de bien cibler les petites choses qui ne vont pas pour avoir la possibilité de les corriger.
Ribéry qui est resté c’est la grosse satisfaction ?
Oui, mais c’est une satisfaction parmi tant d’autres. Par rapport à Bamogo, à Nasri, à Mika (Pagis), à Toifilou (Maoulida) qui met des buts, tout ça, Mamadou (Niang) qui devient passeur, le milieu qui tourne pas mal et qui est toujours présent au niveau du jeu, défensivement tant mieux, on ne prend pas de but, je touche du bois. Bien sûr qu’il y a beaucoup de satisfaction.
Avec le même groupe, ça a été plus facile d’entrer dans ce championnat ?
Ca été facile parce que depuis le 26 juin, on travaille ensemble aussi. Physiquement c’est mieux.
Le mercato se termine demain, vous êtes impatient de connaître vos renforts éventuels ?
Non. C’est quand la fin du mercato ? Demain ? Aujourd’hui c’est la Saint Fiacre. Quelqu’un connaît un Fiacre ? Bon Saint Fiacre.
Les consignes des arbitres dans la surface ?
Ça va être un gros problème ça. J’ai eu quelques nouvelles hier encore. Ils vont soutenir cette règle-là, ils vont la soutenir, je pense avec beaucoup de rigueur, il va falloir faire très, très attention au niveau de la concentration, de l’anticipation, du marquage. C’est vrai que chaque fois les attaquants comme les défenseurs se tiennent par le maillot. Je dis, on va vous enlever les maillots, on va vous peindre le torse et on va jouer comme ça. Ça enlève la possibilité que le jeu se libère normalement, positivement mais je pense que les décisions des arbitres vont être difficiles aussi. On a des joueurs nous aussi qui sont friands de ça, il va falloir corriger qu’ils fassent attention dans le match.
À ton époque, on te tirait le maillot ?
Non, on donnait des baffes, des coups de pieds, les arbitres ne disaient rien. Si on m’avait tiré que le maillot, ce n’était pas grave. Il y avait de tout. C’était beaucoup plus agressif avant. Maintenant les joueurs vont beaucoup plus vite, ils sautent plus haut, ils sont physiques, donc quand il y a des chocs ils se font bien mal. Avant nous on marchait. Mais avant c’était avant…