Si l'OM m'était comptée
Par Brice TOLLEMER, de Football.fr
le 11/03/2006
Robert Louis-Dreyfus risque 5 ans de prison dans le procès des comptes de l'OM. Lundi s'ouvre à Marseille le procès des comptes de l'OM. Aux côtés de Robert Louis-Dreyfus, actionnaire majoritaire du club, et Rolland Courbis, ancien entraîneur du club, douze autres prévenus devraient se trouver dans le box des accusés, dont Jean-Michel Roussier et Yves Marchand, anciens dirigeants du club phocéen. 6 ans d'instruction ont permis ce procès, qui doit faire la lumière sur le détournement de 22 millions d'euros, portant sur une quinzaine de transferts de joueurs de 1997 à 1999...
L'affaire Dreyfus ?
Le 13 décembre 1996, le milliardaire suisse Robert Louis-Dreyfus devient président de l'OM. Un peu moins de dix ans plus tard, RLD est mis en examen pour abus de biens sociaux, il risque cinq ans de prison et 375 000 euros d'amende. Après avoir dépensé 192 millions d'euros pour un club qui ne lui a rapporté qu'une coupe de l'Intertoto, le voici en première ligne d'un procès en correctionnelle. Décidément, l'OM est un fiasco pour l'homme d'affaires. Non seulement il lui coûte énormément d'investissements, mais en plus il le met juridiquement en danger. La case justice semble être un passage obligé pour tous les dirigeants du club marseillais.
Un système mafieux
L'instruction, qui a duré six années, porte sur les années 1997-1999. Au cours de cette période, une somme totale de 22 millions d'euros aurait été détournée sur l'argent d'une quinzaine de transferts de joueurs, comme ceux de Laurent Blanc, Fabrizio Ravanelli ou bien encore de Claude Makelele. En fait, le système était simple : on gonflait volontairement le prix des joueurs, afin de dégager d'importantes commissions qui atterrissaient dans la poche de différents intermédiaires (agents, dirigeants, entraîneurs). Ces manœuvres trompaient à la fois le fisc, la Fifa et la sécurité sociale. Par exemple, un joueur qui valait 10 millions d'euros voyait son prix monter à 15 millions, ce qui permettait de dégager 5 millions d'euros que se partageaient les différents intermédiaires.
Courbis repetita
Au cœur de ces montages financiers ressurgit le nom de l'ancien technicien du club. Déjà mis en cause dans les comptes de Toulon, Rolland Courbis se voit reprocher des rémunérations cachées dans le cadre des transferts de sept joueurs de l'OM. A la tête de l'équipe de 1997 à 1999, il encourt cinq ans de prison pour « complicité d'abus de biens sociaux, faux et recel d'abus de biens sociaux".
Ce procès devrait durer une quinzaine de jours, et révéler les fonctionnements douteux qui entourent le système de transferts dans le monde du football. Car si Marseille est encore sous les feux de l'actualité judiciaire, il ne faudrait pas croire que c'est l'exception qui confirme la règle. L'existence de commissions occultes et le statut particulier de certains agents de joueurs ne sont pas localisées seulement dans le sud de la France.
Quant à Robert Louis-Dreyfus, s'il ne semble pas être l'origine de ce type de malfaçons, il devra répondre de sa responsabilité en tant qu'actionnaire majoritaire du club et en tant que président durant la période incriminée. Notamment quand à ses liens avec certaines personnes en première ligne dans ces détournements de fonds.
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