Fernandez : «Rebondir face à Sochaux» Au lendemain de la défaite à Ajaccio, l’entraîneur marseillais ne mâche pas ses mots. Pourtant, ces explications se veulent toujours positives et constructives avec l’ambition de relever la tête dès samedi prochain.
Etes-vous dans les mêmes dispositions qu’après le match du Mans ?Au Mans aussi, on avait fait un non match mais les raisons n’étaient pas les mêmes. A l’époque, on sortait d’une série de cinq matchs rapprochés. On était fatigué psychologiquement et mentalement. Là, c’est différent, c’est un non match mais on avait toute la semaine pour préparer le match alors qu’Ajaccio avait joué dans la semaine et pourtant c’est nous semblions fatigués. Il faut se poser les bonnes questions pour avoir les bonnes réponses et rebondir au plus vite.
Dans la saison, quelque soit le niveau de l’équipe, il y a toujours des matchs comme celui-là. On espère ne pas en faire mais… Après Le Mans, on avait su rebondir, là il faut bien se préparer semaine après semaine en sachant que beaucoup d’échéances nous attendent, des matchs importants et rapprochés.
Ajaccio était un match décisif…J’avais dit que l’on saurait après Ajaccio si on serait bien dans cette série de six matchs. On a laissé la possibilité de prendre trois points contre le dernier du championnat qui restait sur une série de 16 matchs sans victoire. Gagner aurait été extraordinaire pour le classement et la suite du championnat. Mais on n’a pas su gagner, ni même faire un bon match. On a pris trois buts, on a été catastrophique… C’est dommage, il faut rebondir. Avec la victoire, on aurait été dans de très bonnes dispositions pour le championnat. Au lieu de ça, on va avoir une pression énorme contre Sochaux.
Cet Ajaccio-OM pourrait donc être un tournant négatif pour le club…Oui, mais il peut aussi se révéler être positif dans la manière dont vont réagir les joueurs. On a perdu contre Ajaccio mais on peut gagner les quatre prochaines rencontres. On a pris une bonne leçon de football. Il faut récupérer, bien préparer le match et rebondir contre Sochaux. On va bien travailler pour retrouver de la sérénité et du travail. On a une semaine complète pour retrouver nos vertus.
C’est dommage car encore une fois l’OM avait l’opportunité de faire un coup au classement…Oui, à chaque fois que ce genre d’occasion s’est présenté, on ne l’a pas saisie, comme avant Le Mans. Ajaccio restait sur une série de 16 matchs sans victoire et je pensais qu’il y avait la possibilité de faire un meilleur résultat. Le fait de ne pas avoir pris de point en Corse montre nos limites sur le plan mental.
Dans une équipe, il y a les qualités techniques, tactiques et physiques mais il y a aussi le caractère du groupe. Une équipe doit savoir se transcender dans les moments importants. Dans les instants difficiles, on a toujours su rebondir mais dans les moments charnières, malheureusement, on a calé. On a donc montré nos limites au niveau mental, sur le plan du caractère, de l’ambition.
Vous avez déjà des explications à tout cela ?On a plusieurs handicaps qui font que, à certains moments, on n’est pas bien. Sur cette saison, on a deux gros handicaps, l’Intertoto et aujourd’hui, la Coupe d’Afrique des Nations. Par rapport au match de l’an passé à Ajaccio, il n’y a qu’un seul joueur de champ qui a joué samedi (Déhu), par rapport au match aller, le chiffre monte à trois (Ribéry, Lamouchi et Cana). C’est difficile de créer des automatismes, de trouver un équilibre dans ces conditions. En début de saison, l’équipe était en construction, on jouait tous les trois jours, ce n’était pas facile. Avant la trêve, on avait un bon équilibre, il y avait de la solidarité, un bon état d’esprit, on ressentait quelque chose. Là, on est reparti avec cinq joueurs partis à la Can, trois joueurs qui arrivent en cours de saison. On est donc obligé de rebâtir une nouvelle équipe en sachant que Toifilou Maoulida n’avait plus joué depuis deux mois, Jérôme Bonnissel depuis plus d’un an. Malgré tout cela, on a manqué d’agressivité dans le bon sens du terme et mentalement on n’a pas su se faire violence. On se met tout seul dans la difficulté et on se laisse vivre… On peut accepter de mal rentrer dans un match, comme cela a été le cas contre l’ACA, mais on a la chance d’égaliser juste avant la pause, ce qui extraordinaire vu la qualité de notre match. Sur notre première occasion, on égalise. On a donc l’avertissement de la première mi-temps, l’égalisation et malgré cela, on attaque la seconde période comme la première. Sur les deux premiers buts d’Ajaccio, on a l’impression qu’ils sont à l’entraînement. Lucas est seul sur les deux phases de jeu. Il n’y a aucun duel. On est à l’extérieur, on se doit d’avoir une certaine rigueur défensive. On a été déficient dans le replacement défensif. Cela fait beaucoup même contre le dernier du championnat.
En règle général, l’OM prend trop de buts ?C’est un chantier qui date de la saison dernière. Pour avoir de l’ambition dans un championnat, il faut prendre moins de buts. On est 6e ou 7e en fonction des résultats de dimanche soir avec un goal average négatif. On fait partie des bonnes équipes de L1 sur le plan offensif mais on doit être 14e défense du championnat. Contre Lens, on en prend un, contre Lyon, deux, contre Ajaccio, trois ! Quand on prend autant de buts, c’est difficile de gagner les matchs.
Et d’où vient le problème défensivement ?C’est peut-être un problème de concentration, un problème collectif, global au niveau de la ligne des quatre défenseurs. On doit être plus rigoureux, Lucas est seul sur les buts ! Les joueurs doivent être plus agressifs et solidaires. Après on pourra avoir de l’ambition au niveau du jeu et des résultats
Quel sentiment prédomine actuellement ?Beaucoup de colère et de déception. Je pensais que l’on pouvait passer ce match avec moins de difficulté et que c’était aussi une bonne opportunité de faire un bond au championnat. En tant qu’entraîneur, j’ai une responsabilité au niveau du jeu. Je suis déçu que l’équipe ait joué aussi mal, je suis déçu pour les supporters et tous ceux qui aiment l’OM. Hier, j’ai senti que certains joueurs ont baissé les bras, c’est désagréable.
Il se peut qu’il y ait des changements dans l’organisation prochainement ?Pour moi, le dilemme est de avoir si on doit jouer à 4 ou 5 derrière à l’extérieur. A domicile, pour 90% de nos matchs, je suis persuadé que l’on doit jouer à 4 parce que l’on est chez nous, on joue plus haut avec un bon potentiel offensif. Par contre, à l’extérieur, au détriment du jeu et de la qualité offensive, je pense qu’il faut fermer la boutique et donc jouer à 5.
On a déjà perdu en jouant à 5 mais à l’extérieur, on est plus fort à 5 comme à Sochaux, à Nice ou à Moscou.