Les dernières heures de Diouf à la tête de l'OM ?563 contributionsPublié le dimanche 14 juin 2009 à 09H01
Habituellement, l'intersaison d'un club qualifié pour la troisième année consécutive en Ligue des champions, classé 2e de L1, est animée principalement par le marché des transferts. Cela doit être ainsi une période propice aux mouvements à l'intérieur d'un effectif à renforcer en vue de la saison à venir. Pas à l'OM. Car s'il y a effectivement du mouvement au club, ces jours-ci, ce n'est pas où on l'imagine en premier lieu. Depuis mercredi et l'absence de Pape Diouf au conseil de surveillance, la direction de l'OM connaît de sérieuses secousses.
Ce jour-là, le président du club ne s'était pas rendu à Paris et il l'avait justifié de la sorte : "
Je n'ai été averti de cette réunion que lundi, or, la veille, on avait prévu, à LaCommanderie, la cérémonie pour les 16 ans champions de France. On ne pouvait pas la déprogrammer en l'espace de 48 heures et être là, au milieu des jeunes, au coeur du club, faisait également partie de mes engagements." Le conseil de surveillance lui en a rappelé d'autres. En l'absence du président du directoire, cet organe "
est dans l'incapacité de mener sa mission (examen de la stratégie de recrutement notamment) conformément aux statuts et à la loi."
En conséquence, le président du conseil de surveillance Vincent Labrune - en conflit ouvert avec Pape Diouf depuis des mois - et les membres présents ont sollicité l'avis de l'actionnaire principal du club, Robert Louis-Dreyfus. Celui-ci doit, justement, se prononcer avant le 17 juin, date à laquelle pourrait être programmé ce désormais fameux conseil de surveillance. Quelle décision prendra RLD? "
Il s'agit d'un problème entre le conseil de surveillance, qui ne peut exercer ses fonctions, et le président du directoire (Pape Diouf), a-t-on rappelé, hier soir, dans le proche entourage de l'actionnaire.
L'arbitrage a donc été confié à Robert Louis-Dreyfus et celui-ci décidera s'il conserve ou pas le président du directoire."
La situation est désormais très claire. Soit l'actionnaire démet Pape Diouf de ses fonctions, estimant qu'il ne se plie pas aux impératifs dictés par la hiérarchie du club. Soit il lui renouvelle sa confiance et "
on adapte un mode de fonctionnement qui puisse correspondre au président du directoire, indique-t-on toujours dans l'entourage de RLD.
Rien n'est figé." Vraiment ? Quelle est la tendance à ce jour ? Pape Diouf est-il véritablement menacé ? Dans un entretien accordé à
La Provence des Sports, hier, le dirigeant olympien confiait qu'il "
travaillait tous les jours comme si c'était le dernier" et qu'il "
ne (se) sentait pas menacé". Joint hier soir, il s'est à nouveau dit "
serein" en apprenant que Louis-Dreyfus allait décider de son sort dans les jours ou les heures à venir. "
J'ai l'esprit tranquille et j'attends que Robert entre en contact avec moi." Pour le moment, on ne sait pas s'il s'agira d'un entretien téléphonique ou si une convocation sera adressée à Pape Diouf par RLD. Ce rendez-vous, en tout cas, sera donc fixé avant le conseil de surveillance. Déjà reporté à deux reprises en l'espace d'une semaine, celui-ci avait été reprogrammé au 18 juin, jeudi. Or, ce jour-là, Pape Diouf sera hospitalisé pour une nouvelle intervention à l'oeil.
Le président de l'OM a assuré pourtant en avoir informé, dès jeudi, les personnes chargées d'organiser cette réunion. Hier, celles-ci ont certifié qu'elles "
ne le savaient pas". "
Évidemment, si nous avions été au courant, jamais nous n'aurions prévu le conseil de surveillance à cette date, affirme-t-on encore dans l'entourage de RLD.
Nous l'avons appris de manière fortuite et depuis hier (vendredi)
, nous avons chargé une personne (représentant le cabinet d'avocat du conseil de surveillance)
de contacter Pape Diouf pour que l'on officialise une nouvelle date, certificats médicaux à l'appui (sic).
Nous allons naturellement avancer la réunion au 17 juin ou la reporter. C'est une évidence!" "
Je m'inscris en faux contre ça, s'est élevé Pape Diouf, hier soir.
J'ai pris soin d'avertir le président du conseil de surveillance que je ne pourrai pas être présent le 18 juin. Or, rien n'a été modifié."
Davantage qu'un simple problème de communication, il apparaît clairement qu'un gouffre sépare Vincent Labrune et Pape Diouf. Il revient à Robert Louis-Dreyfus de trouver une solution. Celle-ci peut être radicale. Elle est surtout urgente dans un club qui a tout - finances stabilisées, résultats sportifs à la hausse - pour poursuivre une ascension linéaire et qui doit ainsi songer à préparer le prochain exercice. Il ne faudrait pas que le travail accompli, ces dernières années, tourne au gâchis.