Foot - L1 - Diouf : «Gerets donne de la force»Le président de Marseille Pape Diouf a loué mercredi les qualités du nouvel entraîneur belge de l'OM, Eric Gerets, capable de «galvaniser» les équipes et de s'adapter à des clubs étrangers. Rejetant l'idée d'une certaine tergiversation dans sa prise de décision en cette période de crise pour l'OM, Diouf salue aussi l'attitude de l'ancien coach Albert Emon et attend de Gerets qu'il rattrape «le temps perdu».
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Pape Diouf, comment avez-vous pris la décision de vous séparer d'Albert Emon?C'est de discussions que l'idée a commencé à germer. L'hypothèse n'a jamais été évoquée en petit comité. On l'a évoquée avec lui. Albert n'a jamais démissionné. Même quand ce fut dur, il a été présent. Il n'y a pas eu un seul jour où nous n'avons pas eu de débats pour essayer de comprendre ce début de saison calamiteux. N'ayant pas trouvé les remèdes rapidement, et vu la complexité du club, il a fallu prendre une décision. N'en déplaise à ceux qui pensent qu'à l'OM on ne sait pas prendre de décision, on sait les prendre à temps. Nous l'avons prise quand il s'est agi de la prendre et non quand certains ont voulu que nous la prenions.
Comment se sont noués les contacts avec Eric Gerets?En début de saison dernière, je m'étais adressé à lui et les circonstances ont fait que je l'ai rencontré avec Robert Louis-Dreyfus. L'homme nous avait séduit, sa pédagogie du métier nous avait plu. C'était le seul qui avait une longueur d'avance sur Albert Emon. Mais il n'avait pu se désengager de son contrat avec Galatasaray. Je l'ai rencontré trois fois depuis.
Quelles qualités lui attribuez-vous, dans les circonstances actuelles?Il a fallu d'abord comprendre d'où le mal venait. Analyse faite, il est apparu que la carence principale de cette équipe est la confiance. Il nous fallait donc un homme capable au plan psychologique d'apporter ce qui peut redonner un élan. Son parcours démontre qu'il a une capacité à galvaniser les équipes qu'il a eues à sa charge, à leur donner une force. C'est ainsi qu'il a gagné des titres en Belgique dans des clubs très moyens. Il a aussi la capacité à s'adapter en dehors de son pays, comme le prouve sa carrière de joueur et d'entraîneur, par exemple en Allemagne où il a remis sur les rails des équipes menacées de relégation (Kaiserslautern et Wolfsburg) ou en Turquie avec Galatasaray. Cette qualité d'adaptation est nécessaire, car à l'OM on sait que les choses ne sont pas simples. Il a aussi montré sa capacité à tirer le maximum de ses joueurs.
Quels objectifs lui avez-vous fixés?L'ambition naturelle de l'OM, c'est d'aller toujours le plus haut possible. Nous avons raté notre début de championnat. Il n'était pas facile et logique de lui dire que le club doit nécessairement arriver à la premièr ou deuxième place. Mais il a compris lui-même qu'on avait besoin ici d'une équipe qui peut aller le plus haut possible. L'objectif aujourd'hui est de rattraper autant que possible le temps perdu et de gagner des places au classement.
Quel contact avez-vous eu avec Robert Louis-Dreyfus?Notre relation est faite de confiance. Au minimum, je lui dois la politesse et la courtoisie de l'information. Cela dit, il n'a jamais non plus discuté mes prérogatives et m'a toujours laissé faire ce que j'entendais faire.
Est-ce la décision la plus difficile de votre présidence?Sur le plan humain, cela n'a pas été l'épisode le plus facile. Le seul élément qui tempère, c'est qu'Albert connaît la règle du jeu et l'endroit où nous sommes. Et il sait pertinemment que dans la décision que nous avons prise, il n'est nullement entré à un seul moment de la déloyauté vis-à-vis de lui.»
Recueilli par Renaud LAVERGNE (AFP) à Marseille