Mandanda : "C'est scandaleux !"78 contributionsPublié le lundi 17 novembre 2008 à 14H47
Avant de partir à Clairefontaine, le gardien des Bleus a haussé le ton, hier matin, après la gifle face à Lorient
Le gardien olympien a pointé du doigt les lacunes de son équipe. "Le problème, c'est que ce sont des trucs qui arrivent trop souvent", a lancé Steve Mandanda, lucide.
Photo Thierry Garro
Après les défaites, et encore plus à l'issue de celle, humiliante (2-3), samedi face à Lorient au Vélodrome, rares sont les joueurs à prendre la parole. Discret, voire introverti,
Steve Mandanda a tenu hier à s'exprimer. Mieux, il s'est lâché, en toute franchise, sans jamais hausser le ton. Et n'a retrouvé le sourire qu'en évoquant Guillaume Hoarau, auteur d'un doublé avec le PSG, la veille au Havre (3-1). "
C'est un ami. Tant mieux pour lui, pourvu que ça dure."
À quelques heures de se rendre à Clairefontaine en vue de France-Uruguay, mercredi à Saint-Denis, le jeune gardien est revenu sans détour sur ce cinglant revers, avant de se consacrer aux Bleus. "
Je sais faire la part des choses, a-t-il assuré.
De toute façon, les problèmes, je les retrouverai à mon retour." Entretien.
- Vingt-quatre heures après, quelle est votre analyse ?
Steve Mandanda : C'est scandaleux de perdre de cette manière. Mener 2-0 et prendre trois buts en un quart d'heure, en onze minutes même, c'est une faute professionnelle pour moi! C'est grave ce qu'on a fait, car on ne doit pas perdre ce match-là. Après il y a des faits de jeu, certes, mais à 2-0, on doit maintenir le score. Je ne sais pas si c'est le plus mauvais match depuis que je suis à l'OM mais en tout cas, c'est le scénario le plus catastrophique.
- Si la faute sur Niang ne méritait pas un penalty, le troisième but aurait dû en revanche être accordé.
S.M. : C'est trop facile de dire ça. Après, c'est sûr qu'avec ce 3e but, le match aurait été plié. Il y a l'arbitrage, des faits de match et plein d'autres choses qui entrent en ligne de compte, mais ce serait trop facile de se cacher derrière ça. Encore une fois, il y avait 2-0. Encore, s'il y avait 0-0, ou même 1-0, on pourrait dire... mais là on ne peut pas.
- La faillite est-elle mentale ?
S.M. : On a peut-être cru que le match était fini; on a peut-être lâché mentalement, je ne sais pas; mais on n'avait pas le droit. Je ne sais pas trop comment l'expliquer mais ça ne doit pas arriver.
- Peut-on parler de jeunesse et de manque d'expérience ?
S.M. : Au début, ou même à 2-0, qu'on sente le danger ou pas, on doit fermer et ne pas perdre. L'expérience, on ne peut pas se cacher derrière ça non plus ; une inexpérience collective, peut-être. Parfois, on peut dire qu'on manque de leaders mais, là, c'est différent ; on a essayé de se remobiliser, de rappeler tout le monde à l'ordre.
- Cette défaite vient alors que vous pouviez mettre Lyon et Bordeaux sous pression.
S.M. : Ça, on l'a déjà vu la saison dernière quand on était 4e ou 3e, à chaque fois qu'on avait la possibilité de se rapprocher de Bordeaux... On n'y arrive pas, on échoue, on a besoin d'être presque "dos au mur" pour faire le bon truc. C'est comme ça...
- Quelle est, selon vous, votre part de responsabilité ?
S.M. : Oui, je me sens responsable de cette défaite car je fais partie du groupe ; j'ai joué ce match comme mes partenaires. On l'a perdu ensemble ; je prends les trois buts donc, oui, je me sens responsable. Sur le deuxième, le ballon rebondit, puis rentre; je doisle sortir peut-être, c'est comme ça.
- L'équipe ne se repose-t-elle pas trop sur ses attaquants ?
S.M. : Je ne peux pas vous dire. On a juste l'impression qu'il faut mettre quatre ou cinq buts pour gagner un match, à chaque fois, et en plus à domicile. Ça fait beaucoup.
- La défense ne compte-t-elle pas trop sur vous ?
S.M. : Non, c'est comme ça depuis... Enfin... Je ne pense pas ça... Peut-être que je ne donne pas encore assez de la voix ?
(sourire) - Quel a été le discours du coach depuis samedi soir ?
S.M. : On a mis le doigt sur ce qui n'a pas été ; maintenant, il va falloir rectifier tout ça d'ici dimanche. On en a parlé ce matin
(hier), on va encore en reparler cette semaine ; le problème, c'est que ce sont des trucs qui arrivent très... trop souvent; à un moment donné, il faut qu'on soit plus costaud, plus solide entre nous, et qu'on ait un état d'esprit différent, qu'on sache tuer un match ou garder un résultat. Samedi, on ne l'a pas eu.
- Comment voyez-vous la suite ?
S.M. : À la fin, on pourra peut-être se mordre les doigts. Le championnat est encore long, mais ça va faire beaucoup... J'espère que cette défaite va nous servir. Elle le doit, en tout cas. Car, pour moi, c'est scandaleux, on ne peut pas se cacher.
www.laprovence.com