Nasri, l'avenir lui appartient Sa technique, sa lucidité et sa volonté sans faille ont, déjà, fait le tour des terrains de l'hexagone. Elles ont, également, et bien évidemment, franchi les Alpes car il semblerait que l'Inter de Milan soit très, très intéressé par Samir Nasri.
Mais le jeune Marseillais, 20 ans en juin prochain, qui fréquente la Ligue 1 depuis trois saisons, n'en est pas là. Il savoure, pour l'instant, sa présence en équipe de France, aux côtés de joueurs dont il n'était qu'un juvénile supporter en 1998...
Et qu'on ne lui parle pas de Zinédine Zidane! Depuis trois ans et ses débuts en L1, il doit supporter la comparaison. Il ne la supporte pas. Pas plus que Zizou ne voulait être comparé à Michel Platini. «Quand les gens ont compris qu'il était différent, il a commencé à s'exprimer», dit-il de son illustre prédécesseur, en espérant que les gens en feront autant pour lui. Mais on n'échappe que très difficilement à cette situation.
Et, puisque la comparaison est inévitable, on pencherait plutôt du côté de Diego Maradona que de celui de Zinédine Zidane. Dans le physique, déjà, dans la conduite du ballon, du jeu, surtout. Dans le caractère, encore.
Samir Nasri s'est révélé à l'OM, dans l'ombre de Franck Ribéry, un autre grand Espoir du football français. Il a grandi dans un contexte difficile, un club instable, des supporters impatients. C'est là qu'il a puisé sa force. Car Nasri est fort. Il est mature. Il franchit les paliers avec méthode et régularité. Les responsabilités ne lui font pas peur, ne l'empêchent pas de s'exprimer, comme elles ont tétanisé il y a peu un Mourad Meghni, un Jérémy Menez, autant de successeurs, eux aussi, de Zidane...
Nasri, lui, avance. Il se régale, cette saison, de son nouveau poste, derrière un ou, de préférence, deux attaquants. Physiquement, il a franchi un palier. Mais c'est dans le domaine du mental qu'il impressionne. Sûr de lui, parfaitement conscient d'un contexte qui ne le submergera pas, Samir Nasri peut remercier ses parents, parce qu'il a la tête sur les épaules, parce qu'il travaille sans relâche, indifférent à l'hommage.
Si, demain au Stade de France contre l'Autriche, il doit honorer sa première sélection chez les Bleus, il ne se dérobera pas. Samir Nasri est un joueur au mental irréprochable et c'est dans cet acier-là qu'on trempe les meilleurs, et c'est dans ce domaine-là que se fait la différence entre un bon joueur, au potentiel reconnu, et un (futur) très grand.
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