Jeudi, Raymond Domenech s’est présenté à la presse à 14h20. Quarante minutes plus tard, il avait fait le point sur le négatif et le positif de cette équipe de France. Satisfait de la solidité de l’équipe, il veut maintenant plus d’audace.
De notre envoyé spécial en Allemagne
Après la Coupe du Monde 2002 en Corée du Sud et l'Euro 2004 au Portugal, Olivier De Los Bueis se trouvera en Allemagne du 9 juin au 9 juillet. Tous les jours, il vous livrera les dernières informations concernant l'équipe de France et vous fera découvrir les coulisses du Mondial 2006.
Raymond Domenech, est-ce que vous en savez plus sur votre équipe après ce match ?
Je ne dis pas que je savais tout mais il y a des éclairages au vu de notre fonctionnement : on en sait donc toujours plus à chaque match. Forcément dans l’analyse on est plus riche après ce mach-là.
Alors que s'est-il passé ?
On a été dans l’esprit de ce que nous voulions faire : on a été solide sauf sur deux coups de pied arrêtés. Cela a confirmé notre solidité. C’est le positif. Le négatif, c’est qu’il faut apporter un peu plus de fantaisie, de liberté pour poser plus de problèmes à l’adversaire.
Que faut-il faire pour y arriver ?
Il faut une prise de conscience. Maintenant, il faut qu’on lâche un peu les chiens pour aller de l’avant.
« Pour exister en Coupe du Monde, il faut être solide »
Vous sentez une retenue dans votre équipe ?
C’était un match important, le premier. Il y a eu un respect de l’organisation du jeu. On hésite un peu, il faut se lâcher.
Comment expliquez-vous cette retenue ?
On construit l’équipe sur une base solide. Pour exister en Coupe du Monde, il faut être solide. Maintenant, il faut qu’on avance. On va se libérer un peu plus. Naturellement, dans le jeu, notre priorité c’est la solidité.
La solidité de l’équipe se fait-elle au détriment de son imagination ?
Il faut de la solidité comme base de la fantaisie. Sans solidité on ne peut pas.
« Qui veut voyager loin ménage sa monture »
Est-ce que pour avoir plus de fantaisie, il faut changer l’équipe ?
Cela peut-être fait avec la même équipe. On sait qu’on est solide, il faut maintenant avancer. Il faut de l’audace. On va marquer, on le sait.
Est-ce que la dernière demi-heure face aux Suisses vous a inquiété sur le plan physique ?
Non. La dernière demi-heure, il faut faire attention. C’est un signe d’intelligence.
Y a-t-il une coïncidence entre l’âge moyen de l’équipe, qui est élevé, et un certain essoufflement ?
Qui veut voyager loin ménage sa monture.
« Une copie trop propre face aux Suisses »
Votre équipe est-elle au top physiquement ?
Elle est au mieux du moment et j’espère qu’elle sera encore mieux pour le prochain match.
Vous vouliez rendre « une copie propre » face aux Suisses. Etes-vous satisfait ?
Ce n’était pas un brouillon du tout, je dirais même que c’était peut-être un peu trop propre, ça manquait d’envolée. Le texte était clair, organisé, avec une entrée et tout ce qu’il faut. Peut-être que c’était trop propre.
Avez-vous conscience que les Français sont déçus après ce premier match et qu’avez-vous à leur dire ?
Patience, patience, s’ils n’ont pas été enthousiasmés. Pour aller au bout, il faut gagner sept matchs, pas un seul.
« Chacun doit donner un peu plus »
Allez-vous faire des changements ?
Je ne suis pas dans l’idée de changer pour avancer. C’est tout le groupe qui doit avancer dans sa démarche pour se lâcher un peu plus. Chacun doit donner un peu plus.
Dans quel système allez-vous évoluer contre la Corée du Sud ?
Je ne suis pas plus tenté par un, deux, trois ou quatre attaquants. Je sais que j’ai dans l’effectif beaucoup de possibilités. Je n’ai pas de préférence. Ce qui compte, c’est que nous soyons plus efficaces. Nous sommes jeudi. Il peut encore se passer beaucoup de choses. J’ai été suffisamment échaudé…
De quoi avez-vous parlé avec Zidane lors de l’entraînement de mercredi ?
Des projets dans l’organisation. Zizou est le capitaine de l’équipe. Il y a une discussion sur ce qui se passe. On parle de tout avec lui, même de la pluie et du beau temps. On voit les choses de la même manière.
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