Alors que RLD a haussé le ton ces dernières semaines, Pape Diouf poursuit son action à la tête du club avec pour maitres mots : stabilité, calme, rigueur financière, transparence et réussite sportive. Seul manque un titre...(Photo RT) Direction. Du côté de la direction sportive de l’OM, l’intervention de Robert Louis-Dreyfus ne suscite pas d’inquiétude, du moins en façade. Le président marseillais estime son bilan positif.
La journée d’hier a été bien remplie pour Pape Diouf. Le président de l’OM a finalisé la signature de Brandao, l’attaquant brésilien du Shakhtar Donetsk. Il a également encaissé les déclarations de Robert Louis-Dreyfus chez nos confrères de « L’Equipe ». Des propos de l’actionnaire du club qui montrent une certaine lassitude de sa part vis-à-vis de l’absence de résultat sportif. Et qui ressemblent à une sorte d’ultimatum pour l’équipe dirigeante en place. Il était donc intéressant de savoir comment avaient été perçues les confessions du grand argentier de l’OM. Lors de la présentation de Brandao, Pape Diouf n’a pas souhaité réagir en public. Il l’a fait, sur quelques points, dans l’ambiance feutrée de son bureau, au premier étage de la Commanderie. Affichant toujours une certaine sérénité, conscient d’avoir redressé un navire qui était mal en point lorsqu’il en a pris le gouvernail.
Comment a été votre journée ? « Cela a été une journée de travail tout à fait normale. Pourquoi voudriez-vous qu’il en soit autrement ? » Alors que le club semblait apaisé, les déclarations de Robert Louis-Dreyfus ne risquent-elles pas d’altérer cette situation ? « Je laisse à chacun le soin de juger de l’opportunité ou non de ce type de déclaration. Je crois qu’en tant qu’actionnaire, principal bailleur de fonds qui est là depuis tant d’années, qui donne de lui-même, il a le droit de s’exprimer. Mais je ne pense pas que le moment qu’il a choisi pour s’exprimer soit le meilleur. Voilà ce que je pense. Après dans le contenu de cette déclaration, je crois que tout n’est pas très juste. »
Vous partagez son analyse sur le bilan général ? « On peut accepter au moins que les bilans soient positifs ! Je pense que depuis que je suis à la tête du club, un, j’ai amené une certaine stabilité; Deux, les comptes sont de nouveau au vert; Trois, une paix sociale s’est instaurée entre le club et ses supporters; Quatre, il n’y a pas de dossier pipé aujourd’hui dans les tiroirs qui pourrait amener un juge à encore s’intéresser à nos activités; Cinq, il y a eu la « Champion’s League » deux années de suite. Je pense que le bilan est plutôt positif. »
Antoine Veyrat et Vincent Labrune sont-ils amenés à prendre plus de responsabilités au sein du directoire de l’OM ? « Je continuerai, moi, à travailler comme j’ai toujours travaillé ! » Président, après l’échec de la venue de Larsson, l’OM reste-t-il un club attirant ? « Mais bien sûr ! Le cas de Larsson est particulier. C’est un garçon qui avait déjà refusé de prolonger une expérience pourtant réussie à Manchester. On peut admettre le fait qu’il hésite avant de dire oui à l’OM. Il a 37 ans, une famille dont il fallait tenir compte. Puis un tas de réflexions peut-être un peu trop longues à notre goût. Ce qui fait que nous avons choisi de procéder autrement. »
« Cavenaghi ne serait pas resté six mois à l’OM »
Brandao, c’est vraiment une bonne affaire ? « On le dira après. On ne peut pas le savoir aujourd’hui ! Lorsque Halilhodzic est arrivé à Nantes, il y a presque trente ans, sa première saison fut catastrophique. Il fut ensuite, plusieurs années de suite, le meilleur buteur nantais. Je ne vais pas multiplier les exemples, mais quand Cavenaghi est venu, si cela avait été à Marseille peut-être ne serait-il resté que six mois. Comme Erbate dont on ne saura jamais s’il aurait pu être un nouveau Naybet. Alors oui, aujourd’hui, Brandao arrive. Je suis plein d’espoir que ce garçon réponde à notre attente. On ne peut pas présumer des choses sauf la seule chose que je peux dire est que nos observateurs l’ont vu à plusieurs reprises et ont validé ce choix. »
Cela ne vous agace pas justement cette impatience à Marseille ? « C’est agaçant et surtout dommage. L’année dernière, combien de supporters, voire même de spécialistes, auraient misé un kopek sur le retour de Ziani ? Aujourd’hui, il compte parmi nos meilleurs joueurs. On l’aurait peut-être soldé l’an dernier en disant simplement qu’il ne s’adapte pas à Marseille. Oui, c’est agaçant parfois de ne pas laisser aux joueurs le temps de s’adapter. Aujourd’hui par exemple, Samassa est l’objet de quolibets, de jugements très sévères… Il en va ainsi à Marseille, où le contexte est rarement patient. »
La saison repart sur de bonnes bases ? « Auxerre a redonné le sourire à la communauté, il a montré malgré les absences que notre effectif avait suffisamment de qualités pour aller chercher une victoire. C’est un résultat qui arrive à un bon moment. Il nous permet d’aborder avec encore beaucoup d’ambitions, de cœur la suite. Notre objectif est une qualification en « Champion’s League », on va tout faire pour y arriver même si cette saison, les choses sont plus difficiles, parce que, contrairement à la saison dernière, où Nancy était le seul à traîner derrière Lyon, cette année, ils sont légion. Il y a Bordeaux, mais il y a Rennes qui me parraît très solide. Paris, qui reviendra certainement aussi, car la défaite de Bordeaux ne le condamne pas. Le scenario serait que nous soyons là au mois de mars pour nous accaparer d’une des deux premières places. En coupe de France, nous affronterons Lyon, un adversaire tenace. L’UEFA va mobiliser énergie et beaucoup de monde pour aller le plus loin possible. »
Le fait que la TV assume une partie des revenus, vaut-il la peine de sacrifier le jeu à ce qu’elle impose ? « Je suis d’avis qu’il faille tenir compte des engagements pris, les cahiers des charges étant signés. Mais il faut faire appel au bon sens. Ce bon sens qui impliquait que nous ne jouyions pas ni à Besançon, ni à Auxerre, deux matches pourtant victorieux. Cela montre que mes propos relèvent de la bonne fois et non des circonstances... Rien ne milite pour que ces genres de matches se jouent quand on voit que les conditions ne sont pas réunies. Thiriez ne pensait lui qu’aux engagements pris, mais ils ne doivent pas exclure le bon sens. »
Interview réalisée par Michel GAROSCIO
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