Le temps de l'analyse
10/08/08 - Rennes 4-4 OM
Avant de se projeter sur Brann Bergen, le temps était à l’analyse à
la Commanderie. Eric Gerets a programmé une séance vidéo avec ses
joueurs pour tirer les leçons du match nul à Rennes. «L'OM peut faire
un beau championnat, du moment qu’on ne reproduit plus les mêmes
erreurs», assure-t-il
Une « ambivalence de sentiments ». C’est ainsi que décrivait Pape
Diouf l’état d’esprit olympien, dans les couloirs du stade de la Route
de Lorient. Ce mélange, entre satisfaction offensive et (mauvaise)
surprise défensive, était encore vivace dimanche à la Commanderie, lors
du décrassage.
Parce qu’ils ont eu deux fois l’avantage au score, et qu’ils se
sont faits rejoindre deux fois, la balance penchait plus du côté des
regrets et de la frustration. Malgré l’équilibre du résultat final.
« Si tu dis avant le match que tu prends un point à Rennes, tu
peux vivre avec. Mais après le match, selon le scénario… ». Eric Gerets
n’a pas eu besoin de finir sa phrase dimanche matin. L’assistance
présente en conférence de presse avait compris. « Il n’y a pas que le
dernier but encaissé. Il y a le fait que tu ne maîtrises pas le jeu
pendant un certain temps, et qu’il y a la panique. C’est ça qui m’a
tracassé le plus ».
L’entraîneur marseillais a bien noté que « le jeu défensif n’a pas
été bon ». Un problème collectif, et pas imputable à sa seule défense.
« Avant que le ballon arrive devant ma défense, il y a plusieurs
stations que le ballon passe. Et là malheureusement, il y a des fautes
qui ont été commises. Non pas par maladresse. Mais parce qu’il y a des
joueurs qui ont tellement joué dans des situations difficiles,
tellement joué avec leur cœur, et trop peu avec leur tête. Et ça se
voit sur certains buts. C’est un peu dommage parce que la volonté est
certainement là ».
« Dès que nous avions le ballon nous étions dangereux »
Des changements à Bergen ?
La question a naturellement été posée. Elle comporte deux réponses.
La première est circonstancielle : « Il faudra voir l’état d’Hilton,
parce que son pied est vraiment bien gonflé ».
La deuxième réponse est tactique : « Comme c’est un match pour la
Champions League, à l’extérieur, tu peux donner un peu plus de sécurité
à ta défense en commençant avec un bloc de trois milieux défensifs.
Mais d’un autre côté ce qui m’a satisfait le plus c’est la position de
mon numéro 10 derrière l’attaquant. Hatem a été assez bon dans ce rôle.
Il me reste deux jours pour me casser la tête et trouver la bonne
solution ».
Eric Gerets s’est aussi étonné que les deux secteurs offensifs de
Rennes et de Marseille avaient pris le dessus sur les deux secteurs
défensifs. « Ca n’arrive pas souvent en football », a-t-il ajouté.
Les défaillances l’ont surpris. Il l’a donc dit. Notamment après
la campagne de préparation, où l’équipe avait passé, avec succès,
plusieurs bons tests en la matière. « Je ne l’ai pas du tout senti
venir. C’est pour ça que cela me surprend énormément ce qui s’est passé
hier. (…) Des choses qui ne doivent pas arriver se sont produites à une
minute de la fin ».
Avant cela, l’équipe avait produit du jeu et une première période
spectaculaire. « Dès que nous avions le ballon nous étions dangereux.
Mais nous avons ensuite perdu notre équilibre en deuxième période. J’ai
du faire entrer Benoît et nous étions alors mieux, je trouve ».
« Une fois qu’on a visionné les images, et qu’on a tiré les conclusions pour ne plus commettre les mêmes erreurs, c’est fini »"Hilton doit s'habituer à Marseille" La
défense olympienne a affiché une certaine nervosité. A commencer par
des ballons perdus sur des relaces. «Pour Hilton, c’est un peu
surprenant», a commenté Eric Gerets. «Cela montre que cela peut arriver
même à un joueur qui a un certain âge, une certaine tranquillité. Ce
n’est pas un manque de talent. C’est un garçon sur lequel je compte
pour le futur. Car c’est un tout bon. Certainement qu’il doit
s’habituer à Marseille». Et puis, il y a ce final. Trois buts en quelque chose
comme 300 secondes. Le coach belge n’a pas souhaité « aller trop dans
le détail car c’est surtout à mes joueurs que je veux expliquer ces
choses-là ».
Il a attendu pour le faire. « C’est la pire des choses de
commencer à dire des choses tout de suite après un match dans les
vestiaires. Toi-même tu es nerveux, les joueurs aussi. Ca ne sert à
rien. Ce n’est que négatif. C’est pour ça que j’ai attendu jusqu’au
décrassage pour regarder ensemble les phases importantes ».
Une séance de vidéo a ainsi été mise sur pied après l’entraînement
dominical. « Ca ne va pas faire plaisir de revoir les images. Il n’y a
rien d’autre à faire. Il faut voir et dire
« regarde là ta position était mauvaise, tu aurais du être là ». Si tu racontes sans voir les images on ne va pas te croire. Les images c’est la seule vérité ».
La méthode est avant tout constructive. Prendre en compte des
enseignements, tout en purgeant le négatif. En éliminant les doutes
éventuels. « Il ne faut pas en avoir. Parce que le doute amène
l’erreur. Il faut que chacun prenne ses responsabilités et tout ira
mieux ».
« Une fois qu’on a visionné les images, et qu’on a tiré les
conclusions pour ne plus commettre les mêmes erreurs, c’est fini. A
partir de là, la préparation pour Brann Bergen commence… »