Rugby - FRA - L'après-Laporte se dessine
Le départ de Bernard Laporte de son poste de sélectionneur au lendemain de la Coupe du monde était connu de très longue date. Mais la médiatisation du débat sur sa succession est relativement récente. Tout s'est passé assez vite, en une dizaine de jours environ. Dans son édition de ce mardi, L'Equipe avance finalement que «Bernard Lapasset devrait annoncer demain (mercredi) au comité directeur de la FFR, à Tarbes, que Marc Lièvremont et Emile Ntamack (Photo L'Equipe) succèderont à Bernard Laporte à la tête des Bleus». Pour appuyer cette (quasi) affirmation, le quotidien évoque les mines réjouies des uns (le président de la FFR, Bernard Lapasset, le DTN, Jean-Claude Skrela, le manager administratif, Jean Dunyach) et des autres (les deux entraîneurs) après s'être retrouvés à Toulouse.
Une longue liste de prétendants
Pourtant, ni Lièvremont, ni Ntamack, et surtout pas Lièvremont, qui a fait monter l'US Dax de la Pro D2 au Top 14 la saison dernière, ne faisaient partie de la liste des prétendants les plus solides quand les pronostics ont été lancés. Pendant un temps, cela devait se jouer entre Patrice Lagisquet, Guy Novès, Fabien Galthié et le premier favori, Philippe Saint-André. La piste de ce dernier a ensuite été écartée, semble-t-il, car son profil de manager - entrepreneur avait un peu trop tendance à ressembler à celui de Laporte. Passé de mode donc. Un joli éventail de personnalités et de visions du jeu, presque exhaustif, dans lequel est venu s'immiscer Emile Ntamack, entraîneur des -21 ans champions du monde l'an passé.
Un ex-arrière associé à un ex-avant
N'ayant jamais dirigé une équipe professionnelle, le responsable des espoirs toulousains, ancien arrière international, a tout de suite été placé en duo avec un ancien avant. On a d'abord parlé de Raphaël Ibanez. Mais l'ex-talonneur des Bleus souhaiterait encore jouer un an avec les Wasps avant d'intégrer la DTN et de se placer pour l'après-Coupe du monde 2011. A défaut d'Ibanez, est alors apparu le nom de Marc Lièvremont, prédécesseur de... Ntamack à la tête des -21 ans. Le duo a l'avantage de plaire au DTN Jean-Claude Skrela, qui ferait d'une pierre deux coups puisque leur inexpérience (moins de 40 ans tous les deux) "l'obligerait" à se rapprocher du terrain dans un rôle de superviseur, de "papa poule". Et le tout nouveau Secrétaire d'Etat aux Sports et ex-sélectionneur des Bleus, Bernard Laporte ne tarit pas d'éloges non plus sur ses éventuels successeurs, sur Ntamack - «quand on entraîne l'équipe de France des moins de 21 ans (championne du monde en 2006) comme il le fait, on peut entraîner le XV de France» - comme sur Lièvremont - «Les retours que j'ai au sujet de Marc Lièvremont, qui réussit de belles choses à Dax, sont très bons. On dit de lui qu'il est compétent, passionné».
La question du manager
Pourtant, cet «attelage» ne se départit pas d'un côté usine à gaz. La situation de Jo Maso, par exemple, n'est pas très claire. On sait que le manager du XV de France a prolongé son contrat durant la Coupe du monde. Mais selon L'Equipe de mardi, il pourrait «quitter son poste au plus tard après la tournée en Australie en juin prochain». Le nom de Philippe Sella revient de nouveau sur toutes les lèvres pour le remplacer. Reste que ce dernier ne semble pas intéressé. De nouveaux noms peuvent donc toujours surgir pour le poste de manager. La mise en place de l'après-Laporte ne fait sans doute que commencer... (avec AFP)