Pourquoi ça ne fonctionne plus
dimanche 14 janvier 2007 - 10 h 18 - Nicolas BERTÉ
PANORAMICAprès sa cinquième défaite à domicile, le PSG va désormais se battre pour éviter la relégation. Une situation inconcevable pour le club de la Capitale. Les raisons du malaise sont nombreuses. Guy Lacombe n’a plus de solutionAprès le non match face à Valenciennes et cette nouvelle défaite au Parc des Princes, on ne peut plus en douter. L’entraîneur parisien avoue d’ailleurs son incompréhension : « Les raisons ? Je ne les connais pas plus que vous. Il y avait des raisons d’espérer la semaine dernière. Il y avait aussi des choses à revoir. On en a parlé. J’ai fait un seul changement et il devait donc y avoir du progrès. » Souci : Guy Lacombe se remet-il en question ? Depuis quelques mois maintenant, il rejette la faute sur les erreurs passées du club à chaque revers de son groupe. La preuve encore samedi soir : « Cela vient de tout ce qui s’est passé avant et de tout un tas d’autres choses qui ne sont pas seulement footballistiques. » Et pour preuve encore de son impuissance, l’Aveyronnais sort les crocs dès qu’on lui demande d’expliquer sa tactique de jeu : « Pourquoi je parlerai tactique avec vous ? Il y a des choses que je ne connais pas. Je ne suis pas très au fait du contexte parisien mais je pense qu’en football, je connais quelques notions de tactique. » Côté joueurs, ce n’est plus un soutien sans faille, à l’image de Bonaventure Kalou qui ne veut pas non plus jeter d’huile sur le feu : « Tant qu'il est là, il est l'entraîneur du Paris Saint-Germain. Je n'ai pas de commentaire à faire sur son maintien ou son départ. S'il y a quelqu'un qui doit décider, ce sont les responsables du club. Moi, je suis un joueur et je travaille avec celui qui est là. »
Les joueurs sont tétanisés au Parc des Princes
Certains jouent la peur au ventre dès qu’ils foulent la pelouse du Parc des Princes. Au moindre accroc, la bonne volonté affichée s’envole dans le ciel de la porte de Saint-Cloud. Et là encore, personne n’arrive à rationaliser cet état de fait. A commencer par l’attaquant Bonaventure Kalou : « Au Parc, il y a une sorte d'inhibition. On a du mal à jouer libérés. Dès que l'adversaire prend un tout petit peu l'ascendant dans le jeu, on perd nos moyens. On est encore tombés dans nos travers. J'espère qu'à un moment cela va s'arrêter. Il y a une sorte de frustration. On n'y arrive pas. Il y a très peu d'explications cohérentes à cette impuissance. C'est ce qui fait peur. » C’est dans ces moments-là que la politique de jeunes instaurée par Guy Lacombe atteint ses limites. En période de crise, on ne peut pas demander à Clément Chantôme par exemple, qui sort seulement de la classe biberon du club, de tenir le milieu de terrain à bout de bras.
Jouer le maintien, c’est un métier…
Il y a au moins un point sur lequel tout le monde était d’accord dans les travées du Parc des Princes samedi. Après la nouvelle contre-performance face à Valenciennes, le PSG joue désormais son avenir en Ligue 1. Guy Lacombe en tête : « Ce qu’on peut dire, c’est que Paris va effectivement jouer le maintien… Moi, cela ne me fait pas peur. J’ai beaucoup d’humilité. On peut très bien avoir des moments d’égarement. Mais je pense qu’il y a suffisamment de joueurs dans le groupe qui auront envie de relever le challenge. » En avoir envie, c’est bien. En avoir les capacités, c’est mieux. Et là, on peut en douter. Certaines équipes comme Troyes ont cette habitude. Pas le PSG. Bonaventure Kalou, le seul à avoir eu le courage de se présenter à la presse après la défaite, est inquiet : « Même si pour le joueur de Paris Saint-Germain que je suis, c'est avec une grande désolation mêlée à une sorte de honte que je le dis. Mais on joue le maintien et puis voilà. C'est dans les moments difficiles comme cela qu'il faut rester soudés et se serrer les coudes. On se dit que l'on ne peut pas descendre plus bas que l'on est. Il ne faut pas aller dans tous les sens. Personne ne sauvera la patrie à lui tout seul. On va faire bloc et puis continuer. Sinon... On ne peut pas lâcher. On va tout droit à une catastrophe. »
Le public déserte le Parc des Princes
« Une équipe à Paris », « Lacombe démission »… Ce sont les slogans qui ont fusé des tribunes Boulogne et Auteuil à la fin de la rencontre face à Valenciennes. Une véritable bronca. Le public parisien est excédé par les résultats de son équipe et par la prestation des joueurs. Tout au long du match, on a d’ailleurs beaucoup entendu les supporters valenciennois. Il faut dire que le Parc sonne désespérément creux depuis la tragédie qui a suivi la soirée de Coupe d’Europe face à l’Hapoël Tel-Aviv. L’enceinte parisienne était encore à moitié vide samedi, l’horaire (15h00) n’arrangeant rien. Et la tribune basse de Boulogne est toujours fermée. « On a connu le Parc plus bruyant que cela, explique Bonaventure Kalou. C'est un stade magnifique quand il est plein. Vivement qu'on trouve des moyens pour rouvrir cette tribune. Mais je n'explique pas nos contre-performances par la désaffection du public. » Sans le soutien de son public, Paris aura beaucoup de mal à s’en sortir.