Décès de Jacques Fouroux
L'ancien capitaine puis entraîneur de l'équipe de France Jacques Fouroux est décédé samedi soir d'une crise cardiaque à Auch à l'âge de 58 ans, a annoncé à l'AFP Philippe Martin, député et président du conseil général du Gers. «Jacques Fouroux a fait un malaise cardiaque autour de 21h30 et il est décédé à 22h20 chez lui, à Auch, où il était revenu» après avoir été licencié le 4 novembre par le club italien de L'Aquila, a déclaré M. Martin.
«Il avait assisté à son dernier match samedi dernier entre Auch et le Stade Bordelais», en Championnat de Pro D2, a précisé M. Martin. Jacques Fouroux, surnommé «le petit caporal», avait été entraîneur de l'équipe de France de 1981 à 1990. Un de ses proches l'avait rencontré vendredi soir «en pleine forme et prêt à rebondir pour un nouveau contrat de six mois dans le monde du rugby, pour une destination sur laquelle il restait encore discret.» Il avait pourtant connu une première alerte de santé il y a deux ans environ et avait dû être opéré en urgence pour une péritonite.
Durant sa carrière de joueur au poste de demi de mêlée, Fouroux a joué successivement à Auch, Cognac et La Voulte puis a été entraîneur de Grenoble, notamment finaliste du Championnat de France en 1993. Il a porté 28 fois le maillot de l'équipe de France (1972-77), avec laquelle il a notamment réussi un historique Grand Chelem dans le Tournoi des cinq nations en 1977, avec le grade de capitaine, avant d'en prendre la direction pendant neuf ans, de 1981 à 1990.
Polémiques
Il porta le XV de France vers un nouveau Grand Chelem en 1987. Et vers la finale de la première Coupe du monde perdue face aux All Blacks, une semaine après une demi-finale de légende gagnée face aux Wallabies australiens, au bout d'un essai inscrit par Serge Blanco. Fasciné par les grands et les gros, Jacques Fouroux suscita quelques grandes polémiques dans le rugby français, lorsqu'il privilégia l'option des joueurs «technico-physiques» aux créateurs.
Obnubilé par le combat, il avait fait de la mêlée sa grande spécialité, au point de s'inspirer de la fameuse «bajadita» argentine. Homme de convictions, Jacques Fouroux passait des heures, la nuit au coin d'un bar, à convaincre les Cassandre du bien fondé de son approche. Démissionnaire de son poste d'entraîneur du XV de France en août 1990, quelques mois après une pitoyable défaite face à la Roumanie à Auch, sa ville d'origine, Jacques Fouroux se tourna vers le rugby des clubs, après avoir été écarté du pouvoir à la Fédération française de rugby lors de la crise de 1991.
Une fin de carrière en queue de poisson
A Grenoble, il trouva un club et des hommes à la hauteur de ses aspirations. Il battit un «pack de mammouths» pour conduire le FC Grenoble en finale du Championnat de France 1993, qui se solda par une défaite face à Castres dans des conditions rocambolesques. Convaincu d'avoir été volé, spolié du titre par le pouvoir fédéral, Jacques Fouroux se tourna vers d'autres aventures. Il mena l'éphémère expérience du rugby à XIII professionnel à Paris, avec le PSG. Puis fit un crochet au Racing Club de France pour renouer avec le rugby à XV.
Durant la dernière intersaison, Jacques Fouroux signa même un contrat d'entraîneur avec Grenoble, relégué en Pro D2. Mais quelques jours plus tard, le club, relégué en Fédérale 1 pour raisons financières, déposa le bilan et le «Petit Caporal» se retrouva au bord de la route. Finalement, il aboutit à L'Aquila, en Italie. Pour une dernière expérience, qui s'acheva sur un divorce, fin octobre... Triste épilogue d'une carrière pleine de passion.
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