par KeKe Lun 12 Juin - 22:23
Foot- CM- FRA : Colère et pirouettes de Domenech
Il est arrivé l'oeil noir, très noir, mais il dit bonjour quand même. Peut-être la pression de l'événement : il avait déjà ce regard en descendant du bus, à 13h20 au pied de l'hôtel. Raymond Domenech entame la conférence de presse par une pirouette. Il sait y faire. Question : «Est-ce que la chaleur peut avoir une mauvaise influence sur le rendement de l'équipe mardi ?» Réponse : «Oh non, je trouve que la chaleur du public qui nous encourage nous soutient, c'est un plus pour l'équipe». :megalol: :megalol: :megalol: Deuxième question : «Faut-il titulariser Franck Ribéry ?» Deuxième coup de pied en touche. «Je sais que vous, la presse, vous avez souvent de bonnes idées. Je m'en souviendrai de celle-là, la prochaine fois.» Presse. Le mot est lâché. Aujourd'hui, les journalistes sont méchants. Ou plutôt, ils l'ont été la veille, en essayant de passer outre le huis-clos d'Aerzen, un modèle du genre, pourtant percé par les reporters de L'Equipe, qui ont révélé lundi matin le projet de retour au 4-2-3-1 avec Wiltord et Ribéry.
Après quelques banalités, du genre «on va jouer pour gagner», le sélectionneur fait passer le seul message qui l'intéresse. «Je dis, à ceux qui ont trouvé amusant de dire ce qu'on faisait à l'entraînement, que je trouve ça attristant. J'avais prévenu que je ne ferais pas de cachotterie (sur l'équipe de départ). Aller espionner dans des huis-clos qui servent de préparation, je trouve ça désolant par rapport aux Français. Ça n'a pas de sens. Que les Suisses cherchent à le faire, d'accord. Que vous le fassiez avec les Suisses, aussi. Mais faire de l'espionnage sur notre dos...». Les journalistes ne sont pas assez patriotes. Ils informent trop leur lectorat des sujets qui l'intéressent. «Si vous appelez ça de l'information, je ne peux pas être d'accord. Toutes les équipes ont le droit de se préparer pour un match. L'information, c'est ce qui va se passer dans le match.»
Trois questions, zéro réponse sur Trezeguet
Autre sujet de malaise : l'intervention de David Trezeguet qui, la veille, a plaidé pour sa titularisation en recommandant l'utilisation conjointe de tous les atouts offensifs. Question d'un journaliste : «Ça vous tenterait de jouer comme le Brésil ? ». Réponse du sélectionneur : «Jouer en jaune ? Peut-être, on va essayer.» :megalol: :megalol: :megalol: :megalol: :megalol: Plus direct : «Que pensez-vous des propositions de David Trezeguet ?» Sans craindre la contradiction : «L'avantage que j'ai, c'est que je ne lis pas ce que vous écrivez». Remarques dans la salle. «Sauf certaines.» Dernière tentative : «Peut-on organiser une équipe à partir de ses attaquants ?» «C'est une question générale. Venez à la formation des entraîneurs ! Là, on joue une Coupe du monde, chacun joue et s'organise en fonction de ses points forts.» «La tension monte», observe un journaliste au détour d'une question sur l'approche du match. «Ah, vous avez remarqué ? Quand je serai sur le terrain, ce sera un vrai bonheur.»
A ce moment-là, il y a déjà eu deux sourires. Vient la première vraie réponse. Sur la façon de tuer le temps avant le match. «J'ai un bouquin à finir. Je vais dormir. Il y a un match à regarder ce soir. J'ai des joueurs à voir. On va les préparer, mais dans la tranquillité. On ne va pas y mettre plus de stress que nécessaire.» Puis une deuxième vraie réponse, très intéressante au demeurant, sur les liens entre les amitiés dans un groupe et la qualité d'une équipe. «Les relations amicales ne se fabriquent pas, elles ne s'imposent pas. Ils ont envie d'être ensemble, ils le font, et je leur fous la paix. C'est sur le terrain que je peux faire quelque chose. En dehors, on met place un contexte pour que ça vive le mieux possible. Mais être copain, ce n'est pas ça qui fait que ça marche le terrain. Je le sais, j'ai connu ça. Entre ce qu'on voit, ce qu'on sent, et la réalité d'une opposition qui appuie là où ça fait mal, il y a souvent un décalage. Il ne faut pas d'écart entre les paroles et les actes. C'est ce que je leur répète.»
L'heure n'est plus aux tacles. Raymond Domenech prend les questions en anglais. En italien. Les cherche en espagnol. Mais répond en français. «Je n'ai pas entendu votre question, ce n'était même pas un trait d'humour habituel», s'excuse-t-il presque en fin de parcours. «Je ne suis pas un protecteur de joueurs, il faut affronter la situation», pèse-t-il sur la foudroyante notoriété de Franck Ribéry. Puis Domenech redevient le communicant qu'il n'aurait pas dû cesser d'être face à une question sur la jeunesse de l'équipe suisse. «Parce qu'ils sont jeunes, ils vont courir plus que nous ? (Moue) Ils ont 24-25 ans de moyenne d'âge. Nous 27-28. Bon... C'est 30 ? M...., j'avais intégré des paramètres que vous n'aviez pas». Tout le monde comprend que Ribéry jouera. Un dernier bon mot pour finir, sur sa lecture en cours. «C'est sur la guerre de 14-18, en Allemagne. (Sourires dans la salle). Il y a des morts, je vous le dis (re-sourires). Il y en aura aussi pendant la Coupe du monde. Au moins trente-et-un.» Le goût n'est pas très sûr. Mais après un bon petit conflit, Domenech redevient Domenech. Cé. Ro. (à Stuttgart)
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je lui en veut pour anelka mais j'adore ce type :air-kiss: