Foot - Bleus : Gallas: «Meilleure équipe au monde» Détendu et souriant, William Gallas a fait face aux journalistes jeudi matin à Clairefontaine avec sa bonhomie coutumière. Encore incertain pour le match de samedi à Glasgow, le défenseur international est revenu sur son transfert et sur le bonheur actuel qu'il vit depuis son passage à Arsenal. Gallas a aussi étalé sa confiance et martelé à plusieurs reprises qu'il estimait l'équipe de France comme la «meilleure au monde» actuellement.
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William, allez-vous pouvoir jouer samedi en Ecosse ? Je dois faire un test jeudi après-midi pour voir si je peux tenir ma place. Je ne me suis pas entraîné depuis le match à Charlton, mais ça va mieux. Je suis prêt physiquement, j'ai quatre-vingt dix minutes dans les jambes. Je vais voir si ma jambe ne me fait plus mal. Je pense que ça ira. Il est possible que je joue avec une protection. Il y a toujours un risque mais je suis un joueur qui a envie de jouer tous les matches, comme celui à Glasgow. Ce ne sont pas des matches qu'on joue chaque année. C'est un match pour pouvoir se qualifier pour l'Euro. Si on gagne samedi, ce sera très bien mais il ne faut pas aussi que je prenne des risques parce que si ça lâche, et si c'est pour être "out" un mois...
Un match contre une équipe britannique ne se refuse pas... C'est vrai que j'ai l'habitude de disputer ce style de match qui se joue à cent à l'heure. Il y aura une super ambiance, j'adore ça. Il y aura 40.000-50.000 supporters contre l'équipe de France, c'est toujours excitant d'arriver là-bas et de montrer qui on est, qu'on est la meilleure équipe, qu'on est meilleur qu'eux. J'adore ça.
La suspension de leur buteur Kenny Miller représente-t-elle un poids en moins ? Oui, c'est lui qui courait partout, qui gênait les défenseurs. On ne le connaît pas très bien mais on sait qu'il est un peu plus physique, moins rapide. On a vu un peu le style de jeu de son remplaçant. Ils ont quelques blessés. Ce sera à nous de prendre les trois points en sachant cela.
Le passage de Chelsea à Arsenal est-il bien digéré ? Oui. Pour l'instant, tout va bien à Arsenal. Je me suis bien adapté. Je prends du plaisir car certaines choses ont été réglées. Ce n'était pas évident de pouvoir quitter Chelsea. Mes vacances se sont bien passées au départ puis ça a été moins évident. Ça s'est joué à rien. J'ai pu signer mon contrat trente minutes avant la clôture des transferts, j'étais un peu sous pression. Depuis que je suis arrivé à Arsenal, je me sens bien. Patron de la défense ? Je suis le plus âgé derrière, j'ai plus d'expérience. Je ne sais pas vraiment si je suis le patron mais j'essaie de faire partager mon expérience.
A Arsenal, vous êtes sûr de ne plus être trimballé de poste en poste ? Ça m'arrive de jouer à gauche. Non, ça ne me dérange pas. Quand je joue à gauche, je monte, je reviens, j'ai le sourire, je marque un but (rires)...
Avez-vous pris ce transfert comme une libération ? Oui, parce que je voulais quitter Chelsea cette année. Ça n'a pas été évident mais après le transfert, on se sent mieux. On est libéré car on sait qu'on va jouer dans un autre club. On sait qu'on va tout faire pour s'épanouir dans ce nouveau club. Ce ne sont pas deux clubs avec des identités différentes. J'étais bien aussi à Chelsea mais il arrive un moment où après cinq ans, vous avez envie de changer de club. Je suis quelqu'un qui aime se lancer d'autres défis.
Le groupe ressent-ils les tensions actuelles entre Raymond Domenech et Gérard Houllier ? Non pas du tout, ce ne sont pas nos problèmes.
Le sélectionneur a demandé des critiques. Y a-t-il le risque d'un excès de confiance ? Les critiques font avancer les choses mais je ne pense pas qu'on ait besoin de ça. Nous, on connaît notre objectif qui est de se qualifier pour l'Euro. On sait que ça va dépendre de nos matches, des points qu'on va pouvoir prendre chez nous et à l'extérieur, contre les Ecossais, l'Ukraine ou les Féroé. Mercredi, on va jouer contre eux et tout le monde va dire : "c'est bon, l'équipe de France va prendre les trois points". Mais on sait que les points ne se prennent pas à l'avance, ils se prendront le jour-même. On a confiance en nous, on sait ce qu'on vaut. Aujourd'hui, je le dis haut et fort, on est la meilleure équipe au monde, je n'ai pas peur de le dire, et on va le prouver à chaque match. Il faut être objectif, positif et montrer aux équipes adverses que l'équipe de France est revenue au haut niveau. Maintenant, on peut voir une équipe de France qui joue ensemble, qui joue un beau football, qui ne prend pas beaucoup de buts. Il y a une super ambiance.
Depuis quand la France est-elle la meilleure équipe du monde ? Depuis la finale de la Coupe du monde. Je ne peux pas dire avant. Depuis cette finale, j'ai senti qu'on était la meilleure équipe au monde, sachant qu'on a pu battre le Brésil, le Portugal, les autres équipes... Après la Coupe du monde, on a pu enchaîner même si on a fait match nul...(hésitant) en Bosnie, si je ne dis pas de bêtises. (Les journalistes rappellent alors au défenseur international la victoire des Bleus (2-1), agrémentée ce jour-là d'un but de... Gallas lui-même !). Ah oui (rires) ! Pour vous dire que le passé, c'est le passé...On regarde devant nous. Mais on est plus costaud, il y a un meilleur style de jeu. Pour moi, on est la meilleure équipe au monde.
Il n'y a pas un sentiment d'injustice par rapport à l'Italie, à ce qui s'est passé avec Zidane ? C'est la vie. Ça s'est joué à rien. On sait qu'on n'est pas champions du monde mais on sait qu'on est meilleurs que les Italiens. Maintenant, le plus important c'est de pouvoir tout oublier et d'aller de l'avant. Et il faut simplement gagner les matches à venir, continuer à s'affirmer. Ce qui est bien, c'est que les équipes nous craignent, ça nous permet d'être confiant. Pas trop car on peut perdre un match bêtement. Mais ce qui est bien en équipe de France, c'est que l'on se remet toujours en question pour pouvoir être "bien" le jour du match et montrer encore qu'on est les meilleurs.»