L’OM a trouvé la recetteImpressionnant à Auxerre (0-3), Marseille surfe sur la vague du succès cet été. La stabilité et la solidarité ne sont pas étrangères à cette réussite. Les dirigeants phocéens sont restés sages et font toujours confiance à un groupe uni qui avait réussi une saison dernière honorable. Et ça paye.
Il n'y a pas de secret ni de hasard en football. La recette de la réussite est simple : talent, sérieux et stabilité. Si l'Olympique de Marseille a parfois possédé les deux premiers ingrédients lors des saisons précédentes, le dernier a souvent manqué à un club qui n'a plus rien gagné sur le sol national depuis 1992 et le titre de champion de France décroché par Papin, Waddle et compagnie. Quatorze ans après ce huitième titre domestique, nul n'ira encore avancer que l'OM est en route pour une neuvième couronne. Pour autant, il semble que cet Olympique de Marseille peut avoir de l'ambition et viser un peu plus haut que la saison dernière (5e).
Vainqueur samedi à Auxerre (0-3), le club phocéen a impressionné et étouffé une équipe icaunaise rarement habituée à recevoir de telles corrections sur ses terres. Un but juste avant la pause (Ribéry), un autre juste après (Maoulida) et le dernier pour parachever la fête (Pagis), l'OM a fait cavalier seul. Les Bourguignons n'ont pas beaucoup visité la surface de réparation d'un Cédric Carrasso invaincu cette saison puisque les finalistes de la dernière Coupe de France n'ont toujours pas encaissé le moindre but en Ligue 1. Jean Fernandez n'a pas dû reconnaître son A.J.A. Mais a retrouvé son OM. Celui qu'il avait bâti la saison passée et qui, Ronald Zubar mis à part, est le même. Sur les plans tactique, technique et philosophique.
L'OM a enfin comprisAuteur d'une seconde partie de saison exemplaire, Marseille est reparti sur les mêmes bases en conservant tous ses joueurs majeurs. Et, pour une fois, n'a pas cédé pas à la tentation de tout chambouler. L'OM a peut-être enfin compris que tout ce qui brillait n'était pas or. Et qu'à défaut d'avoir les moyens financiers de l'OL, il fallait s'appuyer sur un groupe des plus cohérents plutôt que sur une multitude d'individualités que les Phocéens ne pouvaient de toutes manières ne pas s'offrir. Djibril Cissé, toujours blessé, et Franck Ribéry sont les deux seules "stars" de l'effectif. Et Marseille ne s'en porte pas plus mal. "C'est la même équipe que l'année dernière à un élément près. On a les automatismes , confirme Toifilou Maoulida. En fin de saison dernière, l'équipe marchait très bien. Ces résultats de début de saison sont dans la continuité. Et si on poursuit comme ça, on peut faire très mal."
Sage parmi les sages à bientôt 35 ans, Sabri Lamouchi apprécie également l'entame des Olympiens et confirme les dires de Toifilou Maoulida. "C'est un début de saison opposé à celui de la saison dernière. Le club a privilégié la sagesse, avec le même effectif. Comme quoi la continuité, ça paye." Trois matches de Ligue 1, deux victoires et un nul, les hommes d'Albert Emon surfent sur la vague du succès et mènent la danse. Prête avant les autres équipes puisque restée stable, l'équipe marseillaise connaît un été des plus favorables. Et le doit également à sa solidarité.
"Le travail d'une équipe"A Auxerre, le bloc olympien a impressionné et n'a fait qu'un. Onze joueurs défendent, onze joueurs attaquent. Et tout devient plus facile pour le trident Niang-Pagis-Maoulida. "La facilité que l'on a eue est le fruit d'un travail pour en arriver là. Depuis le début de la saison, on insiste beaucoup sur le fait de former véritablement une équipe, explique Mickaël Pagis. Le premier des attaquants se doit de défendre, dès lors, on peut créer un collectif fort et ainsi se créer des occasions. La victoire de ce soir, c'est le travail d'une équipe. Si on reste costaud défensivement, on sait que, devant, on aura des occasions et qu'on en mettra au fond."
Eternel intérimaire au poste d'entraîneur, Albert Emon est cette fois le titulaire indiscutable sur le banc. Comme ses hommes, le sourire ne quitte plus ses lèvres. Un rictus qui ne cache pas une certaine prudence. Il faut dire qu'Emon en a vu des vertes et des pas mûres sur la Canebière et sait que s'enflammer après trois résultats favorables est la dernière des choses à faire. "On a des joueurs talentueux. A Auxerre, ça nous a souri parce que l'enthousiasme des joueurs est tellement intéressant que cela en devient magnifique. Il faut savourer cette victoire, savourer ces moments car on en aura peut être des plus difficiles plus tard dans la saison." Le Mans, le Paris Saint-Germain et Bordeaux : voici le programme de l'Olympique de Marseille en Ligue 1 jusqu'à la mi-septembre. A ce moment, les autres formations seront au point. Comme l'OM aujourd'hui. On en saura donc plus sur les possibilités réelles des Phocéens.