Foot - Justice : C. Simonet en correctionnelleClaude Simonet et Bernard Bacourt vont vivre «
un moment très difficile de leur carrière de dirigeant», lundi et mardi, lors de leur procès en correctionnelle. Ils sont poursuivis pour avoir dissimulé un déficit dans les comptes de la FFF sous la présidence du premier. C'est l'actuel président de la ''3F'', Jean-Pierre Escalettes, qui émet ce pronostic vraisemblable. Les commissaires aux comptes de la Fédération avaient alerté la justice sur «
des irrégularités et des inexactitudes» relevées dans le bilan de la saison 2002-2003. Ils auraient dû présenter un passif de 13,9 millions d'euros, miraculeusement effacé par l'écriture d'actifs qui n'auraient pas dû y figurer. En février 2005, l'enquête préliminaire ouvert par le parquet l'avait été pour «
faux et usage de faux» et «
entrave à la mission de commissaire aux comptes».
Président de la France championne du monde et d'Europe en 1998 et 2000, élu en 1994 dans le contexte sinistré de la non-qualification pour la
World Cup américaine, Claude Simonet a eu du mal à terminer son mandat. Chahuté par le monde amateur pour sa gestion de l'après-Coupe du monde 2002, l'ancien chef d'une entreprise du bâtiment n'était pas prêt à assumer devant le conseil fédéral et l'assemblée générale un déficit des comptes, un an plus tard, à une époque où une certaine folie des grandeurs de la FFF était montrée du doigt en même temps qu'une gestion loin d'être exemplaire (affaire du Romanée-Conti à Séoul, départ de Roger Lemerre). C'est la raison pour laquelle, selon plusieurs observateurs du dossier, il aurait cautionné ce maquillage des comptes.
Celui-ci, souligne encore Jean-Pierre Escalettes, «
n'a pas porté préjudice à la Fédération» qui a, depuis, redressé ses finances. En octobre 2006, Claude Simonet avait affirmé qu'il s'agissait «
d'un simple problème de contestation d'écritures». «
Alors, bien sûr, comme j'étais le président, je suis le responsable». La ligne de défense des deux prévenus tournera autour de cette absence de préjudice et «
d'enrichissement personnel», selon Jean-Pierre Escalettes. «
Il y a une chose que je sais : Claude Simonet est un parfait honnête homme, avait déclaré l'avocat et président de la Ligue Frédéric Thiriez en 2006.
J'aimerais que cela soit dit et reconnu par la justice.» Claude Simonet et Bernard Bacourt n'en demandent certainement pas davantage.