Eric Gerets : "C’est toujours agréable d’être aimé un petit peu..."
10/03/08 - Zenit-OM
Eric Gerets a particulièrement apprécié la réaction de son équipe en 2e mi-temps, qui permet à l'OM de ne pas se laisser distancer par Nancy. Invité de l'Oeil du coach, il livre son analyse du match, et se confie sur sa relation de plus en plus fusionnelle avec ses joueurs et le public.
Est-ce le soulagement qui prédomine après cette victoire face à Saint-Étienne ?
Oui, car nous avons beaucoup souffert lors des 45 premières minutes. Je crois que l’adversaire était alors plus fort que nous. Ils ne nous ont pas laissé d’espaces. Lorsqu’ils récupéraient le ballon, ils montaient vite vers l’avant. Après 30 secondes de jeu, il y aurait pu avoir 0-1. Nous n’avons pas réussi à trouver la solution en première mi-temps. En deuxième mi-temps, nous avons bien commencé et ce but du petit Mathieu (Valbuena) nous a fait du bien, pour la confiance notamment. Après le deuxième but, le match était joué. Mais, nous avons beaucoup souffert en première période.
Est-ce que vous aviez longtemps hésité avant de décider d’aligner d’entrée Karim Ziani et Kanga Akalé ?
Non. A un moment donné, il faut laisser de côté des gens qui ont investi énormément d’énergie. J’avais espéré ne pas avoir besoin de Mathieu Valbuena hier soir, mais en deuxième mi-temps, c’était nécessaire.
Mathieu Valbuena vous épate-t-il encore ?
Il est devenu important pour l’équipe et il l’est de plus en plus. Et puis, tout le monde joue un peu avec lui en ce moment, et ça il ne faut pas l'oublier non plus.
Au vu du résultat de Nancy samedi soir face à Monaco (victoire des Lorrains 2-0), aviez-vous mis une pression supplémentaire sur vos joueurs ?
Non, car ce ne serait pas mérité de leur mettre cela sur les épaules. J’ai seulement dit que si nous voulions avoir une chance de terminer 3e, il fallait absolument que l’écart entre les deux équipes ne soit pas de six points ou de quatre points car ce serait alors extrêmement difficile. Nous devions absolument gagner le match, pour rester à trois points de Nancy. C’était intéressant pour moi de voir l’image de mon équipe en seconde période. Leur réaction après avoir souffert fait que nous méritions de gagner ce match.
La récompense, c’est aussi cette « Ola » du public. Etait-ce la première fois que vous en viviez une au Stade Vélodrome ?
Le public l’avait peut-être déjà fait auparavant, mais c’est la première fois que je m’en aperçois. La prestation de notre public a été certainement meilleure que la notre en première période. Les joueurs m’ont encore dit après le match qu’ils sentaient tellement les encouragements, qu’ils savaient que l’ouverture du score allait venir. Le public était encore plus derrière nous en deuxième mi-temps. Il avait compris que l’équipe en avait besoin.
Maintenant, il y a le déplacement à Saint-Pétersbourg en Coupe de l’UEFA mercredi soir. Avec un peu de recul, n’est-ce pas rageant d’avoir encaissé ce but au match aller ?
C’est râlant, car nous aurions pu remporter ce match 5, 6 ou 7 à 1. Mais au moins moralement la victoire d’hier soir rendra le voyage en Russie un peu plus agréable.
Allez-vous faire tourner pour ce match ?
Je vais tout d’abord choisir ce qu’il est nécessaire de faire tactiquement. Je verrai ensuite les éventuels retours de blessures. J’espère que ce sera le choix juste.
On souligne souvent votre attitude paternaliste vis à vis des jeunes olympiens. On a encore vu un de vos joueurs, Taiwo, venir fêter son but dans vos bras. Aviez-vous déjà connu une telle situation dans vos anciens clubs ?
Oui. Et c’est dangereux dans un sens pour un entraîneur car il y a beaucoup d’émotion. Moi, j’aimerais qu’ils fêtent leurs buts entre eux (sourire). Mais parfois il y a des petites choses qui font que... Un joueur qui ne marque jamais de la tête, et qui là vient d'inscrire son 3e but de cette manière par exemple... Il y a beaucoup de choses...
En tout cas, ce qu’il se passe entre staff technique, médical et les joueurs c'est bien et j’espère que cela va continuer encore longtemps.
Percevez-vous l’affection des Marseillais à votre égard ?
Il y a tout d’abord mon amour pour Marseille, pour les gens, pour la ville. Je me sens extrêmement bien. Cela se voit sur mon visage. J’espère pouvoir continuer de la même façon pour contenter tout le monde. C’est toujours agréable d’être aimé un petit peu...