par Invité Lun 16 Avr - 12:56
L1 / NANTES :
Ils joueront le coup à fond
lundi 16 avril 2007 - 11 h 36 - Florian NIGET
A côté des tracas du championnat, la Coupe de France à Marseille a des airs de parenthèse enchantée. Si la qualification n’est pas la priorité, les Canaris ne veulent surtout pas la galvauder.
Rudi Roussillon a bien résumé la situation. « Le championnat est évidemment notre préoccupation essentielle mais la Coupe est un rendez-vous important pour un club comme le nôtre. » Et pour une fois qu’ils n’auront pas le couteau sous la gorge, les Canaris comptent bien en profiter. Cette demi-finale de Coupe de France à Marseille, qu’ils sont allés chercher au courage en négociant habilement chacune des précédentes étapes (Guingamp, Amiens, Lille, Sedan), pourrait être une exception heureuse dans une saison jusque-là bien noire. Une qualification pourrait même constituer, pourquoi pas, une première bonne surprise qui en appellerait d’autres. Laisser filer ce match de prestige pourrait donc s’avérer être non seulement un mauvais calcul mais une erreur stratégique.
Au Vélodrome, la tendance ne devrait donc pas être à l’économie. Si les Nantais auront forcément dans un coin de leur tête le match du week-end suivant face au PSG, décisif en vue du maintien, ils auraient bien tort d’en garder sous la semelle. Même si la requête de leur président, qui avait demandé le report de la rencontre de la 33eme journée de L1 au dimanche soir, a été refusée par la LFP… Car la Coupe reste pour eux l’une des rares raisons de positiver. « On n’est plus qu’à un seul match du Stade de France : on ne va pas se priver de ce bonheur sachant qu’on n’en a pas eu cette saison », rappelle ainsi Tony Heurtebis. Qu’importe donc les efforts à consentir : le FCNA vendra chèrement sa peau, quitte à en payer le prix par la suite.
Pas sûr d’ailleurs qu’une débauche d’énergie utile ait des répercussions négatives. Jusqu’à présent, les Canaris ont convenablement négocié le retour au championnat après leurs tours de Coupe : la qualification face à Guingamp a été suivie d’une victoire contre Nice (1-0), celle face au LOSC d’un bon résultat nul à Lille (0-0) et celle face à Sedan d’un autre succès, à Sochaux (2-1). En fait, seul le retour d’Amiens fut contrarié par une défaite, dans les toutes dernières minutes, à Troyes (1-0). Certes, le duo Der Zakarian-N’Doram n’est pas particulièrement porté sur le turn-over et a tendance à renouveler sa confiance aux mêmes joueurs, match après match. D’autant que les blessures et les méformes les en empêchent souvent. Mais l’argument de la lassitude physique et morale est à relativiser : ça ne reste qu’une grosse semaine dans un calendrier globalement aéré. « On doit jouer sans arrière-pensée et se donner à fond », prévient Nicolas Savinaud.
En cas de victoire, le FCNA pourrait par ailleurs miser sur ses vertus curatives, notamment au niveau du mental. L’équipe reste sur trois défaites consécutives (Monaco, Sedan, Saint-Etienne) et un nul (Lens), sa pire série de la saison, et a besoin de reprendre de l’air au plus vite. « Une qualification à Marseille peut créer une dynamique », estime ainsi Tony Heurtebis. Une perf’ au Vélodrome serait en effet à n’en pas douter un signe fort pour une formation en mal de convictions et de certitudes, qui se persuaderait par là qu’elle est capable d’exploits. Ce que leur commandera précisément la lutte pour le maintien, avec huit finales (celle de la Coupe de France comprise) à disputer jusqu’au 26 mai, date de clôture du championnat. A Marseille, il se peut que les Canaris disputent beaucoup plus qu’un simple tour de Coupe. L’exigence de résultat ne sera pas aussi impérative qu’en L1, où ils jouent leur avenir. Mais une désillusion de plus et le reste pourrait très vite s’effondrer