Gasquet appelle le sorcier
A son initiative, Richard Gasquet a choisi de solliciter les services de Yannick Noah pour relancer sa carrière. Une collaboration ponctuelle qui doit pousser le Biterrois à donner plus d’allant à son jeu.
Par Florian EglyNoah replonge dans le bain «Que ce soit un gamin de La Courneuve ou Richard Gasquet, si je peux l’aider, je l’aide». Yannick Noah est décidément très généreux. Sortie dans le contexte de l’inauguration du local de son association Fête le Mur à La Courneuve le 15 septembre, cette phrase marque le retour aux affaires de l’ancienne personnalité préférée des Français dans le tennis professionnel. Deux ans après une collaboration infructueuse avec Amélie Mauresmo lors de Roland Garros 2005, marquée par une élimination au 3e tour, ce retour aux sources n’était pas vraiment prévu pour le «sorcier». Jusqu’à un coup de fil de Richard Gasquet début septembre, quelques jours après avoir été contraint de déclarer forfait au 2e tour de l’US Open pour une angine.
«Je suis toujours touché quand un joueur m'appelle pour me dire "viens m'aider", c'est ce qu'il y a de plus décisif», justifie Yannick Noah dans
Le Monde.
Deblicker reste entraîneur Cela faisait quelques mois déjà que le Biterrois, poussé par son entraîneur Eric Deblicker, songeait à solliciter l’ancien capitaine de Coupe Davis. En particulier, depuis sa sombre défaite au 2e tour de Roland Garros face au Belge Kristof Vliegen (7/6 6/3 6/1), écroulé sous la pression. Dans le doute, le numéro 1 français réalisait pourtant dans la foulée son meilleur résultat dans un Grand Chelem en atteignant les demi-finales à Wimbledon avant de connaître un été très moyen (3 victoires, 4 défaites), entaché par des ampoules à la main et finalement conclu par ce retrait à Flushing Meadows. A 21 ans, celui qui est redevenu numéro 14 mondial après un pic au 7e rang à la sortie de Wimbledon avait donc besoin d’un coup de fouet pour rattraper son retard sur le gratin mondial et franchir ce cap que des joueurs de sa génération comme Rafael Nadal ou Novak Djokovic ont su passer.
«Avec Richard, on en parlait depuis quatre ou cinq mois. Nous en sommes au stade de l'observation. Avec Yannick, il s'agira de rendez-vous ponctuels, comme cette semaine, où on va remettre ça lors de matches d'entraînement. Je crois que Richard a compris qu'il devait aller plus vite, plus tôt et plus haut», explique Eric Deblicker, après que son poulain a reçu les premiers conseils de Noah sur les courts du Tennis-Club de Paris la semaine dernière.
Aller vers l’avant L’objectif de la constitution de ce nouveau trio est donc tout à la fois psychologique et tennistique. Quand il s’agit de donner plus d’agressivité au jeu de Gasquet, les deux vont d’ailleurs ensemble. Pourtant doté d’une main exceptionnelle à la volée, le Biterrois hésite souvent à s’en servir. Surmonter ce blocage, voilà tout l’enjeu de Noah.
«Jusqu'à la semaine dernière, je ne connaissais pas très bien Richard. Je l'ai écouté. J'ai pris des notes. J'ai vu comment il travaillait. C'est un début. Chez lui, il existe un complet décalage entre qui il est et comment on parle de lui. J'ai notamment lu tout ce qui a été écrit à son sujet au moment de l'US Open. Il y a une vraie négativité autour de ce môme qui est en train de devenir un homme. Il faut s'occuper de ça», analysait le pompier du tennis français dans
Le Monde, faisant allusion notamment à la fragilité, physique et mentale, souvent apposée au jeune joueur. Seul petit problème, actuellement en pleine tournée jusqu’au printemps, le chanteur est légèrement surbooké.
«On va essayer de voir ce qu'on peut faire ensemble en fonction de mon planning. Mais ça me fait vraiment plaisir de me replonger dans le monde du sport».