Mamadou Niang : "Le travail paye toujours" Contre Nantes, l’Olympique de Marseille a retrouvé le Mamadou Niang de la fin d’année 2005. Son doublé lui a redonné la confiance nécessaire pour aborder la sprint final de la saison.
Comment vous sentez-vous après les deux buts inscrits à la Beaujoire ?Sur un plan personnel, cela fait toujours plaisir de retrouver le chemin des filets surtout que je n’avais plus marqué depuis le mois de décembre, à part en sélection. Je n’ai pas perdu confiance en moi, j’ai continué de travailler et comme on dit, le travail paie toujours.
Comment expliquez-vous cette période sans but ?Il y a eu une grosse coupure avec la Coupe d’Afrique des Nations. Il y a aussi eu beaucoup de fatigue au retour de la Can puisque je m’y suis blessé. Je suis donc resté longtemps sans activité. Après ma blessure, on disputait des matchs tous les trois ou quatre jours, cela nous empêchait de faire des grosses séances d’entraînement. Pour résumer, c’est comme si j’étais resté un mois sans rien faire. Quand je suis revenu, j’étais «carbonisé», c’était le contrecoup de la Can. Le fait de moins jouer ces derniers temps m’a permis de récupérer un peu plus. J’ai plus de jus.
Avez-vous douté au retour de la Can ?Non. Cela m’ennuyait de ne pas marquer. Mais tant que le coach et mes coéquipiers me font toujours confiance, je me battrai toujours.
En quatre mois vous avez tout connu : un mois de décembre fructueux, la Can, une blessure et deux mois sans but…Avant de partir à la Can, je me sentais super bien physiquement. Après la trêve, on a effectué un stage de préparation (au Lavandou, ndlr) où j’étais aussi très bien. Mais la blessure a tout gâché. Mais je ne veux plus y penser, je dois continuer à marquer et ce n’est pas parce que j’ai marqué deux fois samedi que c’est fini… Il ne faut pas s’arrêter là, continuer à travailler à l’entraînement et en match. Sur le plan personnel, je suis donc très satisfait. Mais ce qui m’a rendu encore plus heureux c’est de voir que l’on a réussi à gagner à l’extérieur en faisant un bon match.
Avec cette victoire, les supporters attendent beaucoup du déplacement à Monaco…Il ne faut pas attendre une confirmation de ma part mais de l’équipe entière. Nous allons nous rendre à Monaco avec le même état d’esprit qu’à Nantes. Il nous reste cinq matchs qui vont être très difficiles face à de grosses équipes. A nous de bien gérer ce tournant en prenant le maximum de points avec comme priorité de faire le plein à domicile. Le match de Monaco, samedi, est donc très important.
Comment abordez-vous cette rencontre ?On va essayer de se préparer pour Monaco de la même manière que contre Nantes. On a une semaine entière pour se préparer et avec la série de matchs tous les trois jours, ça fait du bien d’avoir un peu de temps.
L'OM s'est présenté à Nantes avec beaucoup de joueurs à vocation offensive (Ribéry, Pagis, Maoulida et vous-même). Cela vous convient bien apparemment ...Contre Nantes, on était bien sur le terrain. On a tous appliqué les consignes du coach. Il a tactiquement mis une organisation en place en mettant en place une équipe sur le terrain par rapport à ce qu’il voit à l’entraînement. Ensuite, c’est aux joueurs de faire l’animation, lui ne peut plus grand-chose ensuite. Samedi, on a répondu à ses attentes à ce niveau. Quand cela se passe comme ça, tout va bien.
Vous avez travaillé devant le but ces derniers temps…Je ne suis pas du genre à me plaindre, je travaille dans mon coin. Même quand je ne joue pas, je serre les dents, je mets mon bleu de chauffe et je bosse. Ces derniers temps, beaucoup de personnes sont venues vers moi pour me conseiller car on voyait que je faisais beaucoup d’efforts sur le terrain. On m’a conseillé des garder mon sang-froid devant le gardien, de conserver plus de lucidité. Jean Fernandez, José Anigo sont venus me voir, tous ces conseils m’ont beaucoup touché et m’ont fait beaucoup de bien.
Ce pourrait être un déclic pour vous…Il faut toujours regarder les grands attaquants par exemple… Souvent je regarde Mika (Pagis) à l’entraînement, il est redoutable devant le but, il est tranquille, lucide. Sur un travail devant le but, il va peut-être en mettre 9 sur 10. Il faut s’inspirer de ce genre de joueurs en se demandant ce qu’ils ont en plus.
Le stade Louis II aura des airs de Vélodrome. C’est un plus pour l’OM…Quand on voit le public marseillais nous suivre partout, cela nous donne envie de nous dépasser et de leur offrir la victoire. S’ils sont nombreux en Principauté, on va les sentir avec nous et cela mettra aussi la pression aux joueurs de Monaco qui n’ont pas l’habitude d’évoluer devant un tel public. En revanche, cela va beaucoup nous aider.
Monaco, malgré son classement, reste une équipe solide…Même s’ils ont fait un parcours mitigé, cela reste une grande équipe avec de belles individualités comme Di Vaio, Chevanton, Meriem, Kapo… Il y a beaucoup de très bons matchs, à tout moment, ils peuvent sortir un gros match. Comme toutes les équipes qui affrontent l’OM ont envie de nous battre, on s’attend à une opposition robuste.
Entre Nantes et Monaco, il y a des similitudes qui devraient vous permettre de poursuivre sur la lancée…Il faut continuer dans cette voie. A Nantes, on a été solidaires et collectifs sur le plan offensif et collectif. On doit se servir de tout cela pour tenter de faire un résultat à Monaco. Il ne faut surtout pas être impressionné par cette équipe, il ne faut pas avoir peur d’eux. Il faut jouer notre jeu. Si, mentalement, on parvient à être là-bas comme on a été à Nantes, tout se passera bien.