Wenger sur les «lieux du crime»En ce mercredi de duel de Ligue des champions entre Marseille et Arsenal, la presse anglaise ne parle que de l'affaire VA-OM qui a beaucoup touché Arsène Wenger lorsqu'il entraînait Monaco.
Arsène Wenger (à d. avec Jean Petit), a longtemps bataillé avec l'OM lorsqu'il était à Monaco.(EQ)
Il est étonnant, parfois, de constater le décalage existant entre le traitement d'un même match dans deux pays différents. Ainsi, si en France, personne ne fait mention de l'affaire VA-OM avant le match de Ligue des champions entre Marseille et Arsenal, c'est tout l'inverse en Angleterre où le pays semble découvrir ce triste épisode ayant marqué le football français en profondeur. Pour le Telegraph, Arsène Wenger revient carrément «sur les lieux du crime», lui qui un jour aurait été molesté dans les couloirs du Vélodrome après une passe d'armes avec Bernard Tapie. «Au moment de s'installer sur le banc, il aura peut-être une boule au ventre. Pas de stress, mais de haine», avance le très sérieux quotidien anglais, qui explique que sans les agissements du président marseillais de l'époque, Monaco aurait sûrement gagné plus qu'un seul titre de champion de France (1988) puisqu'il avait terminé deuxième en 1991 et 1992. «Nous jouions contre des adversaires qui trichaient», avait notamment déclaré l'Alsacien par le passé.
«J'ai vu pire. Mes propres joueurs ont été achetés»
Si l'affaire a désormais 17 ans, elle est donc toujours bien présente dans l'esprit du technicien français. Furieux après l'expulsion sévère de Robin van Persie contre Barcelone au printemps dernier, n'avait-il pas mystérieusement lâché qu'il «avait vu pire» ? «Dans le passé, mes propres joueurs ont été achetés par un adversaire». Sous-entendu : par Marseille. Pour le Guardian, cet OM-Arsenal c'est donc «Wenger face à ses vieux ennemis». Son retour dans la cité phocéenne, une première depuis son départ pour l'Angleterre selon ses dires au moment d'embarquer dans l'avion à Londres, ferait remonter des «souvenirs de forces occultes, de rage, de récrimination» pour le journal anglais. Cela doit également faire tout drôle à son adjoint Boro Primorac, qui entraînait Valenciennes en 1993 et avait témoigné contre Bernard Tapie.
Mardi, Arsène Wenger a fait très attention de ne pas allumer de mèche, conscient de ce contexte très sensible. «Les dirigeants ont changé. Les mentalités aussi. Je suis heureux de revenir ici car Marseille, c'est LA ville du foot en France. La vie quotidienne de chaque famille tourne autour de ce sport. Le foot fait partie de la culture marseillaise.» Une culture bien mise à mal par les récentes performances de l'OM : ce mercredi soir, le Vélodrome ne devrait même pas accueillir 40 000 personnes... - C.O., à Marseille