Le boss, c'est Margarita Louis-Dreyfus
Publié le vendredi 30 octobre 2009 à 15H00
Propulsée sur le devant de la scène après le décès de son mari, Robert Louis-Dreyfus, Margarita assume pleinement son rôle d'actionnaire et porte un regard sur l'évolution de l'OM.
Photo Franck Pennant
Margarita Louis-Dreyfus se pique au jeu. Devenue actionnaire de l'OM par héritage, l'épouse du défunt milliardaire s'investit petit à petit dans la vie du club. "Elle n'est pas intrusive, raconte un membre du club, mais elle se tient au courant, avec le souci de la gestion au quotidien. Elle cherche à comprendre les raisons des investissements et porte un regard sur l'évolution du club."
Elle ne veut pas se couper du sportif. Mercredi 21 octobre, à Zurich, elle est arrivée à 18h à l'hôtel des joueurs. Quarante-huit heures plus tôt, elle avait demandé la permission de monter dans le bus de l'équipe pour arriver avec les joueurs au stade. L'intendance avait pris ses précautions. Trois places avaient été réservées à l'avant du bus, pour elle et ses enfants, mais Margarita n'a pas souhaité d'égards particuliers : accompagnée de ses jumeaux, accros à l'OM et maquillés aux couleurs du club, elle s'est installée au milieu du bus avec les joueurs.
Une heure trente avant le coup d'envoi, elle était sur le terrain, observait, échangeait avec Didier Deschamps, restait attentive aux comportements des supporters. Margarita consulte, échange, s'informe : "Ce ne sera pas une propriétaire de pacotille, explique un ancien membre du conseil de surveillance. Elle entend savoir exactement ce qui se passe. Jour après jour, sans bruit, elle assume pleinement son rôle d'actionnaire."
Jeudi dernier, elle a demandé à Jean-Claude Dassier et Antoine Veyrat de rester à Zurich. Au programme, un déjeuner pour évoquer l'avenir. Le soir, elle a emmené les deux responsables de l'exécutif à l'Opéra pour assister à "La Bohème" de Puccini. Consciente des tensions en interne entre les dirigeants, elle ne s'est pas formalisée d'avoir été oubliée dans la liste des invités le 8 octobre pour l'inauguration du nouveau bâtiment sportif.
Mise au courant de l'interdiction faite à Louis Acariès de se rendre dorénavant en tribune présidentielle avec son épouse, elle prend ses responsabilités : "C'est une femme de parole, de caractère, poursuit un interlocuteur. Elle est directive et ne tergiverse pas : elle règle les problèmes en quelques minutes, parfois en un seul coup de fil, mais toujours avec élégance. Elle en surprend déjà plus d'un au club."
Elle a ainsi invité Jean-Claude Dassier à présenter ses excuses publiques après avoir parlé "de présidence à la libanaise et à l'africaine". Le président l'a fait, dans les colonnes de La Provence. "Elle n'avait pas forcément le profil, mais elle a un engagement moral envers Robert. Elle ne compte pas le négliger et s'impliquera. Elle montre les premiers signes clairs que l'avenir s'écrira avec elle", conclut un membre du staff.
(1) Cet article a été publié dans La Provence des Sports ce dimanche 25 octobre. Nous ne l'avions pas mis en ligne en raison de l'actualité liée au report d'OM-PSG.