Abriel : «Quand ça commence à basculer...»
S'il ne prononce jamais le mot "titre", Fabrice Abriel voit dans le succès à Sochaux (1-0), mercredi, des signes qui l'incitent à croire que ce pourrait être la bonne saison pour l'OM.
«On est pas inactif, on agit, on va chercher les résultats», dit Abriel. (EQ)
«Fabrice Abriel, ça commence à sentir bon pour l'OM...
Oui, ça commence à être pas mal. On avait deux matches bonus, on a fait le plein. Même si on ne s'emballe pas, cette première place, on va la défendre. Quand on était derrière, on y allait petit à petit. Aujourd'hui, on veut rester dans cette dynamique. Par rapport aux objectifs qu'on s'était fixé en début de saison -un trophée et une qualification pour la Ligue des champions-, on est dans les temps.
Avec cinq points d'avance à six journées de la fin, le titre, vous devez forcément commencer à y croire, non ?
Ah ça, tu peux pas te l'enlever de la tête, c'est une source de motivation. Maintenant, il faut rester cohérent. Notre avance, elle ne veut rien dire. Aujourd'hui, notre concurrent, ce n'est plus Bordeaux, c'est Auxerre. On va aller jouer là-bas, s'ils nous battent, ils peuvent revenir à deux points. Bon, ouais, il nous restera deux points, c'est vrai, mais dans le jeu, on n'a pas de marge. Regarde Sochaux, ça a été difficile...
ON SE L'EST DIT : "C'EST MAINTENANT, ON A LUTTÉ PENDANT 88 MINUTES, C'EST MAINTENANT"
Mais vous avez fini par gagner à la 88e. On pourrait y voir un signe...
Ça c'est vrai. Ah ça, ceux qui ont été champions, Lyon, Bordeaux, ils savent. Entre ce but et celui refusé à Sochaux en fin de match, quand ça commence à basculer du bon côté...
A 0-0 à quelques minutes de la fin, qu'est-ce que vous vous êtes dit sur le terrain ?
Juste avant le coup-franc, on sentait qu'on allait marquer. D'ailleurs, on se l'est dit : "C'est maintenant, on a lutté pendant 88 minutes, c'est maintenant". La preuve, c'est que tout le monde est monté, ça voulait bien dire ce que ça voulait dire...
Ces certitudes, cela fait depuis janvier qu'elles vous habitent ?
On a la certitude que tous les joueurs sont concentrés sur un objectif collectif, ce qu'on ne sentait pas en début de saison. Aujourd'hui, il suffit de regarder les stats. Deux victoires à domicile, ce n'est pas facile, alors en faire quatre comme on vient de le faire... On a le meilleur passeur, le meilleur buteur, le meilleur classement à l'extérieur, le meilleur ex-aequo à domicile... Depuis notre victoire en Coupe de la Ligue, tout est plus limpide. Avant, on jouait sur tous les tableaux, on tapait un peu partout et on ne savait pas trop où on en était. Aujourd'hui, il n'y a plus que le Championnat où il faut tout donner
A l'extérieur, tout le monde vous voit champion. Comme cela se gère-t-il ?
Pas de pression. On a beaucoup de joueurs d'expérience, on sait que si on gagne tous nos matches, le reste viendra tout seul. Par rapport à ça, j'estime qu'on a déjà été testé psychologiquement. Après la finale de la Coupe de la Ligue, on aurait très bien pu se relâcher et, au contraire, ça nous a boosté. On est pas inactif, on agit, on va chercher les résultats.
Si vous n'étiez pas sacré champion à la fin...
(Il coupe) C'est qu'on ne le méritera pas».